Le prince héritier saoudien rencontre Erdogan en Turquie
22.06.2022 11:51
Le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman effectue mercredi une visite officielle en Turquie, au cours de laquelle il doit rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan pour faire avancer la normalisation des relations entre les deux pays, mises à
ANKARA (Reuters) – Le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman effectue mercredi une visite officielle en Turquie, au cours de laquelle il doit rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan pour faire avancer la normalisation des relations entre les deux pays, mises à mal par l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.
Le président turc s’était rendu en Arabie saoudite en avril après des mois de discussions entre les deux puissances régionales qui avaient conduit à l’arrêt du procès sur l’affaire Khashoggi à Istanbul et son transfert en Arabie saoudite.
Il avait à cette occasion rencontré Mohamed ben Salman pour évoquer entre autres la possibilité d’investissements saoudiens susceptibles de soutenir l’économie turque, très affaiblie par la chute de la livre et une inflation qui dépasse 70%.
La semaine dernière, Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que les discussions de ce mercredi porteraient sur les moyens de porter les relations entre les deux pays « à un niveau bien plus élevé ».
La visite de « MBS » vise à parvenir à « une normalisation complète et à un retour à la période d’avant-crise », a déclaré à Reuters un haut responsable turc qui a requis l’anonymat. « Une nouvelle ère va commencer. »
Des accords sur l’énergie, l’économie et la sécurité doivent être signés à l’occasion de la visite de MBS, a-t-il précisé.
Après l’assassinat de Jamal Khashoggi par un groupe d’agents saoudiens dans l’enceinte de l’ambassade d’Arabie saoudite à Istanbul, Recep Tayyip Erdogan avait alors mis en cause « les plus hauts échelons » du pouvoir saoudien.
Ankara a aujourd’hui cessé toute critique visant le royaume. L’arrêt du procès de l’affaire Khashoggi à Istanbul a été critiqué par les associations de défense des droits de l’homme et des partis d’opposition turcs, qui ont dénoncé un marchandage déshonorant motivé par le besoin d’un soutien financier.
Mardi, Kemal Kılıçdaroğlu, chef de file du Parti républicain du peuple (CHP), le principal mouvement d’opposition, a déclaré qu’Erdogan allait « embrasser l’homme qui a ordonné l’assassinat » de Khashoggi.
Mohamed ben Salman a toujours nié toute implication dans ce meurtre.
(Reportage Orhan Coskun et Tuvan Gumrukcu, version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)