Le pipeline d’hydrogène « BarMar » coûtera 2,5 milliards d’euros, selon Sanchez
09.12.2022 16:11
© Reuters. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez assiste au sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles/Photo prise le 20 octobre 2022/REUTERS/Piroschka van de Wouw
par Joan Faus et Sergio Goncalves
ALICANTE, Espagne (Reuters) – Le projet d’interconnexion pour l’hydrogène vert entre l’Espagne et la France coûtera environ 2,5 milliards d’euros, financé pour moitié par l’Union européenne, pour l’autre par les opérateurs de réseaux nationaux et les investisseurs, a annoncé vendredi le président du gouvernement espagnol.
Ce projet « BarMar » de pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille réunissant Espagne, France et Portugal reflète la volonté des Européens de renforcer les énergies renouvelables – l’hydrogène vert est produit à partir du solaire et de l’éolien – comme alternative au gaz russe dans le contexte de crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine.
Il aura une capacité de 2 millions de tonnes par an et sera prêt d’ici la fin de la décennie, a assuré Pedro Sanchez lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre portugais Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Les quatre dirigeants se sont entretenus du dossier à Alicante, en Espagne, avant un sommet des pays du sud de l’UE.
La partie sous-marine du pipeline long de 455 kilomètres coûtera environ 2 milliards d’euros, jusqu’à 3 milliards d’euros en fonction du tracé, ont déclaré deux sources à Reuters. Une nouvelle liaison entre l’Espagne et le Portugal coûtera 350 millions d’euros, selon un document gouvernemental espagnol. L’ensemble de l’interconnexion est dénommé H2MED.
Ce projet a été proposé en octobre pour remplacer celui du gazoduc « MidCat » reliant la Catalogne à la région Midi-Pyrénées, défendu par l’Espagne et le Portugal mais rejeté par Paris.
Madrid et Lisbonne ont pour objectif de devenir des exportateurs nets d’énergie et des plates-formes de distribution d’hydrogène, ce qui crée des tensions avec la France qui ambitionne de produire son propre hydrogène à partir du nucléaire.
« Il va nous permettre (…) de bâtir une interconnexion (…), de prendre acte des grandes difficultés qu’il y avait à traverser les Pyrénées (…), de parier sur cette technologie d’avenir qu’est l’hydrogène et de pouvoir ainsi souscrire » aux financements européens, a déclaré Emmanuel Macron.
La canalisation ne transportera que de l’hydrogène, afin de respecter les objectifs de financement de l’UE, a confirmé Antonio Costa.
(Avec la contribution de Belén Carreño, Inti Lauduro, Michel Rose et Charlie Devereux; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Tangi Salaün)