Le Nasdaq pourrait s’écrouler de 65% d’ici octobre selon Scott Minerd, de Guggenheim
19.05.2022 12:08
Investing.com – La chute des bourses US hier a eu de quoi impressionner, avec la pire chute du Dow Jones depuis 2020, de même que pour le Nasdaq, qui a terminé la journée sur un plongeon de près de 5%.
Or, si l’on en croit les prévisions de Scott Minerd, directeur mondial des investissements de Guggenheim Partners, qui s’est exprimé dans une interview à MarketWatch, cela pourrait n’être que le début d’une chute bien pire.
Il a en effet envisagé la possibilité d’un été et d’un automne particulièrement difficile pour les bourses US, où le Nasdaq pourrait plonger, plongeant de 75 % par rapport à son pic du 19 novembre 2021, où le Nasdaq avait dépassé les 16.200 points. Cela correspond à un objectif de 4050 points environ, soit près de 65% sous le cours de clôture de l’indice hier soir.
Pour le S&P 500, Minerd envisage une chute de 45 % par rapport à son pic du 3 janvier 2022 à 4817 points. Cela correspond à un objectif de 3130 points environ, ce qui représente un potentiel baissier de plus de 20% par rapport au cours actuel.
« Cela ressemble beaucoup à l’effondrement de la bulle Internet », a déclaré M. Minerd, faisant référence à l’implosion des valeurs technologiques en 1999 et au début de 2000.
En cause, Minerd pointe du doigt la Fed. Il pense en effet que la banque centrale US va relever ses taux « jusqu’à ce qu’elle constate une rupture nette de la tendance inflationniste » et qu' »elle est prête à dépasser un taux neutre », c’est-à-dire un niveau de taux d’intérêt qui ne stimule ni ne freine l’économie.
Or, ce « taux neutre » pourrait être bien supérieur à ce que l’on ne pense actuellement. Selon lui, un groupe d’anciens responsables de la politique de la Réserve fédérale et d’économistes éminents, organisé le 13 mai par la Hoover Institution juste après la réunion de mai de la Fed, a estimé que la Fed devrait porter les taux d’intérêt à 3,5 % ou 8 % pour atteindre un niveau neutre.
Il a ajouté que la Fed semble être « très peu préoccupée par la poursuite de ce que je pense être un marché baissier », soulignant que si tel est le cas, « nous aurons probablement une baisse assez importante ».
« Donc, tant que le selloff reste relativement ordonné et que nous n’avons pas un crash soudain, la Fed va continuer à augmenter les taux plus que l’inflation et le chômage ne le justifient le temps qu’ils arrivent [à un taux neutre] », a-t-il expliqué.
Il a donc jugé que « la Fed s’oriente vers un resserrement excessif des conditions financières au moment même où l’emploi montre une certaine mollesse », et que par conséquent, c’est vers un « été de douleur que nous nous dirigeons », anticipant ensuite que le pire soit passé d’ici octobre.