Le M5S dit vouloir rester au gouvernement mais pose ses conditions
06.07.2022 16:44
Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) entend rester au sein du gouvernement de coalition italien mais réclame des changements importants de politique, a annoncé mercredi son dirigeant, Giuseppe Conte. /Photo d’archives/REUTERS/Remo Casilli
par Gavin Jones et Angelo Amante
ROME (Reuters) – Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) entend rester au sein du gouvernement de coalition italien mais réclame des changements importants de politique, a annoncé mercredi son dirigeant, Giuseppe Conte.
« Nous sommes prêts à partager la responsabilité gouvernementale comme nous l’avons fait jusqu’ici, de manière loyale et constructive, mais nous voulons des changements majeurs », a déclaré Giuseppe Conte à la presse à l’issue d’un entretien avec le président du Conseil, Mario Draghi.
Cette mise au point intervient alors que des rumeurs prêtent au M5S, affaibli par le départ, le 21 juin dernier, de son ex-chef de file Luigi di Maio accompagné d’une soixantaine de parlementaires, l’intention de claquer la porte du gouvernement en raison de désaccords entre Mario Draghi et Giuseppe Conte sur la guerre en Ukraine ou la politique économique.
Mario Draghi a démenti la semaine dernière des informations selon lesquelles il aurait demandé au fondateur du mouvement, le comédien Beppe Grillo, d’écarter Giuseppe Conte de la direction du M5S.
Le président du Conseil a ajouté que si le M5S devait quitter le gouvernement d’union nationale qu’il dirige, il renoncerait à ses fonctions à la tête de l’exécutif, qu’il occupe depuis février 2021.
Parmi les exigences présentées mercredi par Giuseppe Conte dans un document remis à Mario Draghi, la baisse immédiate de cotisations sociales et des assurances sur la mise en oeuvre du projet de « revenu citoyen » pour lutter contre la pauvreté, l’un des projets phares du M5S.
Mario Draghi a demandé du temps pour examiner ces requêtes, a indiqué Giuseppe Conte.
Le calendrier politique pourrait s’accélérer dès jeudi au Parlement où sera organisé un vote de confiance sur un ensemble de mesures gouvernementales, dont un projet de nouvel incinérateur de déchets à Rome auquel s’oppose vivement le M5S.
Dans son document, que le M5S a transmis aux journalistes, le parti se dit « profondément mal à l’aise » au sein du gouvernement et souhaite que l’accent soit mis davantage sur des mesures en faveur de l’environnement et de la lutte contre les inégalités. Il ne fait en revanche pas mention des livraisons d’armes à l’Ukraine par l’Italie, qu’il a critiquées.
Les tensions politiques s’accentuent en Italie à l’approche des prochaines élections législatives, début 2023, et le M5S n’est pas le seul parti de la coalition à réclamer des changements.
La Ligue, parti de droite nationaliste dirigé par Matteo Salvini, à la peine dans les sondages tout comme le M5S, a menacé le mois dernier de quitter le gouvernement en septembre à moins que ses positions soient mieux prises en compte.
Il n’a pas détaillé ses exigences mais mentionné l’immigration, les impôts, les retraites et la réforme de la justice comme dossiers à traiter.
(Version française Jean-Stéphane Brosse)