Le groupe Altice, propriétaire de BFMTV et RMC, se sépare de Jean-Jacques Bourdin
18.06.2022 12:35
La direction d'Altice Média a annoncé qu'elle cessait toute collaboration avec son journaliste Jean-Jacques Bourdin, 73 ans, écarté de l'antenne en janvier après l'ouverture d'une enquête pour agression sexuelle, classée depuis pour prescription.
Jean-Jacques Bourdin a été limogé par le groupe Altice, propriétaire de BFMTV et RMC, selon une annonce de la direction le 17 juin.
«En raison des événements intervenus et portés à la connaissance de la direction au cours de l’année 2022», celle-ci a «décidé de mettre un terme au contrat de travail de monsieur Jean-Jacques Bourdin et ainsi cesser toute collaboration», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Sur Twitter, le journaliste a déclaré : «21 ans de succès sur RMC, BFMTV, RMC Découverte. Nous nous séparons, je suis tellement heureux d’être libéré, je repars pour de nouvelles aventures et je n’oublierai jamais celles et ceux qui m’ont accompagné. Vive le journalisme libre et indépendant !»
21 ans de succès sur #RMC#BFMTV#RMCD. Nous nous séparons, je suis tellement heureux d’être libéré, je repars pour de nouvelles aventures et je n’oublierai jamais celles et ceux qui m’ont accompagné.. vive le journalisme libre et indépendant !!
— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) June 17, 2022
Le groupe avait diligenté une enquête interne mi-janvier, après avoir appris «par voie de presse» que son journaliste était visé par une plainte pour «agression sexuelle».
Dans la foulée, le parquet de Paris avait annoncé l’ouverture d’une enquête, en pleine campagne présidentielle, précipitant la suspension de l’antenne du journaliste, qui a «toujours fermement contesté» toute violence sexuelle.
Environ un mois plus tard, sa consœur Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo de BFMTV-RMC, passée ensuite par Thalassa, avait révélé à Mediapart être à l’origine de cette plainte déposée pour tentative d’agression sexuelle.
Selon elle, les faits se seraient produits en Corse en octobre 2013. Dans sa plainte, consultée par l’AFP, elle racontait que Jean-Jacques Bourdin lui avait «saisi le cou», avait «rapproché son visage» du sien et avait «essayé de [l’]embrasser à plusieurs reprises», sans y «parvenir», dans la piscine d’un hôtel de Calvi (Haute-Corse).
Elle se serait «débattue» et serait parvenue à sortir de la piscine. Jean-Jacques Bourdin aurait alors affirmé : «J’obtiens toujours ce que je veux», «une menace de la part de quelqu’un qui avait un ascendant hiérarchique», d’après elle.
Puis il lui aurait envoyé «durant plusieurs mois» des mails et des SMS insistants, selon la journaliste aujourd’hui âgée de 33 ans, qui dit avoir «été sans cesse dans la peur» jusqu’à son départ du groupe en 2017.
Une deuxième femme accuse le journaliste
Mi-février, une seconde femme avait déposé une plainte pour agression sexuelle, harcèlement et exhibition sexuelle, accusant Jean-Jacques Bourdin de faits survenus à la fin des années 1980.
L’enquête a été classée sans suite en avril pour cause de prescription des faits, le délai en la matière étant de six ans.
«Je dénonce l’instrumentalisation publique de cette procédure et déplore les atteintes graves qui ont été portées à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle», avait alors réagi le journaliste.
Jean-Jacques Bourdin dément toute «agression sexuelle» après une plainte contre lui