Le G7 rehausse ses objectifs en matière de solaire et d’éolien
16.04.2023 13:20
© Reuters. Le ministre japonais de l’Économie, du commerce et de l’industrie Yasutoshi Nishimura, le ministre de l’Environnement Akihiro Nishimura et d’autres délégués participant à la séance photo de la réunion des ministres du G7 sur le Climat, l’Énergie e
SAPPORO, Japon (Reuters) – Le groupe des sept pays dits les plus industrialisés s’est fixé dimanche de nouveaux objectifs plus ambitieux en matière de solaire et d’éolien marin, en s’engageant à accélérer le développement des énergies renouvelables et l’abandon des énergies fossiles.
Les ministres du G7 réunis pendant deux jours à Sapporo, au Japon, n’ont cependant pas voulu s’engager à renoncer totalement au charbon d’ici à 2030, comme plusieurs pays dont le Canada le demandaient, et ont laissé la porte ouverte à la poursuite des investissements dans le secteur du , présenté comme un moyen de se prémunir de possibles pénuries d’énergie.
« Au départ, les gens pensaient que l’action en faveur du climat pouvait entrer en conflit avec la question de la sécurité énergétique. Mais les discussions que nous avons eues et qui se traduisent dans le communiqué montrent qu’elles vont de pair », a commenté le ministre canadien des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.
L’accélération du développement des énergies renouvelables est devenue doublement cruciale pour lutter contre le changement climatique et amortir la crise énergétique provoquée par les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Dans leur communiqué, les ministres du G7 s’engagent à produire collectivement 150 gigawatts d’électricité en plus grâce aux parcs éoliens en mer d’ici à 2030, et à porter la capacité de production des panneaux solaires à plus d’un terawatt.
« Nous allons augmenter drastiquement l’électricité produite grâce aux énergies renouvelables », disent-ils.
Le G7 s’engage parallèlement à accélérer l’élimination des combustibles fossiles qui ne recourent pas à des technologies permettant le captage du dioxyde de carbone (CO2), afin de parvenir à l’objectif de « zéro émission nette » fixé par les Nations unies au plus tard en 2050.
LE CHARBON ET LE GAZ DIVISENT
Sur le charbon, les membres du G7 se sont contenté de promettre des mesures « concrètes et en temps opportun » pour éliminer progressivement une source de production d’électricité extrêmement émettrice de gaz à effet de serre, afin de respecter l’objectif assez vague qu’ils s’étaient fixé l’an dernier d’un secteur de l’électricité « majoritairement » décarboné en 2035.
Le Canada a insisté sans succès pour que le groupe des Sept (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) s’engage à éliminer totalement d’ici à 2020 l’électricité produite grâce au charbon sans captage du CO2.
A défaut, Ottawa, comme le Royaume-Uni et d’autres membres, ont pris cet engagement à titre individuel, a dit Jonathan Wilkinson à Reuters.
« D’autres essaient encore de voir comment ils pourraient y arriver dans les délais impartis (…) Nous essayons de trouver des moyens techniques pour permettre à ceux qui dépendent plus que d’autres du charbon » de parvenir à cet objectif, a ajouté le ministre canadien, en allusion notamment à l’Allemagne.
Hôte du sommet, le Japon, qui importe la quasi totalité de ses besoins en énergie, a insisté de son côté pour que le gaz naturel liquéfié (GNL) demeure un combustible de transition pendant au moins 10 à 15 ans.
Les membres du G7 sont convenus que les investissements dans le secteur gazier « peuvent être appropriés » pour limiter le risque de pénurie résultant de la guerre en Ukraine, à condition toutefois qu’ils ne contredisent pas les objectifs climatiques.
(Reportage de Katya Golubkova et Yuka Obayashi, version française Tangi Salaün)