L’attrait des banquiers londoniens pour Paris dope la balance des paiements
20.07.2023 14:47
© Reuters. Une vue aérienne montre la Seine et le quartier de La Défense près de Paris. /Photo prise le 19 juin 2023/REUTERS/Stéphanie Lecocq
PARIS (Reuter) – L’attrait des banquiers londoniens pour la France après le Brexit a dépassé les attentes et apparaît de plus en plus dans la balance des paiements, a déclaré jeudi la Banque de France.
Après le référendum britannique de 2016 qui a entraîné la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le gouvernement français s’est démené afin que les banques internationales déplacent leurs activités européennes de la City de Londres vers Paris, malgré la concurrence d’autres centres financiers comme Francfort, Amsterdam et Dublin.
Ces efforts ont porté leurs fruits car un certain nombre de géants de Wall Street, comme Bank of America (NYSE:) ou JPMorgan (NYSE:), se sont tournés vers la capitale française pour implanter leurs centres pour les activités de marchés en Europe.
« Le succès de Paris post-Brexit est spectaculaire, il s’est accéléré sur la période récente et dépasse nos attentes », a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors de la présentation d’un rapport annuel sur la balance des paiements de la France.
« Nous avons encore un certain nombre de rencontres avec des établissements internationaux à qui ce succès n’a pas échappé », a-t-il ajouté.
La tendance se manifeste même dans les données de la balance des paiements, les entreprises financières délocalisées de Londres à Paris contribuant pour 1,5 milliard d’euros à l’excédent des services financiers de la France l’année dernière, a indiqué la banque centrale.
Les transactions des entreprises de services financiers basées en France avec le reste du monde ont atteint un record de 10,4 milliards d’euros en 2022 – le double de ce qu’elles étaient au moment du vote sur le Brexit en 2016 – stimulées par une forte augmentation des commissions sur les titres et le commerce de devises.
Les services financiers ont contribué à porter l’excédent global des services de la France à un record d’un milliard d’euros, également stimulé par les solides revenus du tourisme et du secteur maritime, ce dernier profitant de tarifs de fret élevés et du fait que Marseille abrite le siège du géant maritime CMA CGM.
La France a néanmoins enregistré l’an dernier un déficit courant record de 53,9 milliards d’euros, soit 2% de son produit intérieur brut, le coût élevé des importations d’énergie compensant l’excédent des services.
(Reportage de Leigh Thomas, version française Kate Entringer)