L’armée soudanaise et les paramilitaires envoient des délégations en Arabie saoudite
06.05.2023 17:20
© Reuters. Des civils de différentes nationalités arrivent au port maritime de Djeddah après avoir été évacués par l’Arabie saoudite du Soudan, pour échapper au conflit, à Djeddah, en Arabie saoudite. /Photo prise le 26 avril 2023/REUTERS/Saudi Press Agency
RIYADH (Reuters) – L’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui s’affrontent désormais depuis plusieurs semaines, doivent participer à des pourparlers samedi à Djeddah, en Arabie saoudite, a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères,
L’Arabie saoudite et les États-Unis, qui ont salué le début des « négociations préalables » entre l’armée soudanaise et les FSR, ont exhorté les deux parties à s’engager activement et à parvenir à un cessez-le-feu, selon un communiqué commun.
Toutefois, les deux parties ont clairement indiqué qu’elles ne discuteraient que d’une trêve humanitaire et qu’elles ne négocieraient pas la fin de la guerre.
Confirmant la participation de son groupe aux pourparlers, le dirigeant des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, communément appelé Hemedti, a déclaré qu’il espérait qu’ils atteindraient leur objectif, à savoir garantir un passage sûr pour les civils.
Les Forces de la liberté et du changement du Soudan, un groupe politique à la tête d’un plan de transition vers un régime civil soutenu par la communauté internationale, ont également salué les pourparlers.
Il s’agit de la première tentative sérieuse visant à mettre fin aux combats qui ont paralysé le gouvernement soudanais et mis en péril la transition politique du pays après des années de troubles et de soulèvements.
Les forces armées soudanaises avaient annoncé vendredi soir l’envoi d’une délégation à Djeddah dans le cadre de l’initiative américano-saoudienne. Cependant, Dafallah Alhaj, envoyé spécial, a prévenu que l’armée ne s’assoira pas à la table des négociations avec une délégation « rebelles » des FSR.
Malgré de multiples déclarations de cessez-le-feu, les combats ne montrent aucun signe d’apaisement. Dans la ville de Bahri, sur le Nil, à proximité de Khartoum, des avions de guerre ont été entendus pendant la nuit et des explosions ont effrayé les habitants. « Nous ne sortons pas de chez nous parce que nous avons peur des balles perdues », a déclaré un habitant qui a dit s’appeler Ahmed.
Un témoin dans l’est de Khartoum a fait état d’affrontements armés et de frappes aériennes au-dessus de zones résidentielles samedi.
(Reportage Moaz Abd-Alaziz et Nafisa Eltahir au Caire et Emma Farge à Genève ; version française Kate Entringer)