«L’armée russe ne frappe aucune cible civile», réaffirme Poutine à propos de Krementchouk
30.06.2022 11:49
Le président russe est revenu sur l'incendie d'un centre commercial dans cette ville ukrainienne, dont Kiev affirme qu'il a été délibérément visé par un bombardement. Vladimir Poutine a souligné que la frappe visait un entrepôt d'armes occidentales.
A l’occasion du sommet des chefs d’Etat des pays riverains de la mer Caspienne à Achgabat au Turkménistan, le président russe Vladimir Poutine s’est exprimé le 29 juin sur l’incendie survenu deux jours plus tôt dans un centre commercial («non fonctionnel», selon Moscou) de la ville ukrainienne de Krementchouk. Cet incendie avait été dénoncé par Volodymyr Zelensky comme le résultat d’une frappe délibérée et «l’un des actes terroristes les plus éhontés de l’histoire européenne», avec un bilan qui s’élèverait à une vingtaine de morts et plusieurs dizaines de blessés selon les services de secours ukrainiens.
Affirmant que globalement les forces ukrainiennes «placent des armes, […] de l’artillerie, du matériel lourd, de manière générale dans des zones résidentielles», et «cachent du matériel, surtout occidental dans toutes sortes de hangars, de marchés, d’usines, dans des ateliers où le matériel est réparé», le président russe a Vladimir Poutine a souligné que l’armée russe procédait à des bombardements sur des «cibles préalablement définies» et «ne frapp[ait] aucune cible civile». «Je suis sûr que cela a été ainsi dans le cas présent», a-t-il déclaré à propos de la galerie commerçante de Krementchouk.
Soulignant que les forces russes disposent de «toutes les possibilités de déterminer à quel endroit se trouve telle ou telle [cible] et d’atteindre ces cibles à l’aide d’armes modernes de longue portée et de haute précision», Vladimir Poutine a donc écarté la thèse d’un tir délibéré contre une structure civile. Il a ainsi repris une affirmation constante depuis le début de l’«opération militaire spéciale» le 24 février, selon laquelle Moscou ne cible que les infrastructures militaires. L’armée russe, néanmoins, avait été accusée dès avril par le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU d’avoir mené en Ukraine des bombardements pouvant «relever de crimes de guerre».
Le ministère russe de la Défense avait pour sa part rapporté dès le 28 juin une «frappe par armes aériennes de haute précision dans la ville de Krementchouk […] sur des hangars contenant des armes et des munitions fournies par les Etats-Unis et les pays européens», dont la détonation aurait provoqué l’incendie dans le «centre commercial non fonctionnel» de Krementchouk situé «près du territoire de l’usine».
S’alignant sur la version de Kiev, les dirigeants du G7 réunis en Allemagne avaient quant à eux déclaré que «les attaques indiscriminées contre des civils innocents constituent un crime de guerre», condamnant «solennellement l’attaque abominable» de Krementchouk.
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