Lagarde (BCE) réfute les théories du complot à propos de l’Euro numérique
26.09.2023 06:16
© Reuters
Investing.com – S’exprimant devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, la présidente de la BCE Christine Lagarde a affirmé lundi que l’euro numérique ne verra pas le jour avant au moins deux ans, et a par la même occasion réfuté les théories du complot entourant ce sujet.
« Ce n’est que plus tard en octobre que le conseil des gouverneurs [de la BCE] décidera si nous pouvons aller de l’avant avec un pilotage plus poussé du projet », a en effet déclaré Christine Lagarde aux législateurs, précisant que « le projet pilote nous prendra probablement encore deux ans, au moins, avant que nous ayons le dernier mot ».
Si « nous pouvons répondre à toutes les théories du complot qui abondent à ce sujet – comme si Big Brother allait soudainement déterminer ce que vous achetez, quand vous l’achetez et à quel point cela devrait être restreint – alors je pense que cela serait caractérisé comme un succès », a par ailleurs précisé Lagarde, ajoutant que l’euro numérique devra offrir une protection de la vie privée sans anonymat complet, et être convivial, gratuit et universel.
Rappelons en effet que les monnaies numériques de banques centrales (CBDC) inquiètent de nombreux observateurs, car elles pourraient se révéler être des outils de restriction des libertés et de surveillance généralisée des citoyens.
Fabio Panetta, membre du conseil d’administration de la BCE, a déjà promis qu’aucune décision ne serait prise tant que les législateurs et les gouvernements des États membres ne se seraient pas mis d’accord sur une législation définissant les mesures de protection de la vie privée pour la CBDC, et ils ont encore de nombreux doutes.
« Comment vérifier toutes les préoccupations majeures en matière de vie privée si l’on demande des limites de transaction et de détention, et une identification, avec pour conséquence une traçabilité totale ? » a demandé à ce propos le législateur centriste allemand Nicola Beer à Lagarde lundi, se demandant si « cela ne va-t-il pas entraver l’acceptation de l’euro numérique ? ».