La Suède met fin à l’enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream
07.02.2024 12:35
© Reuters. Des submersibles télécommandés, appelés « gliders », utilisés pour la recherche océanographique, sont disposés sur le sol du bureau de la fondation Voice of the Ocean à Göteborg, en Suède. /Photo prise le 24 mars 2023/REUTERS/Tom Little
STOCKHOLM (Reuters) – Les procureurs suédois ont annoncé mercredi qu’ils mettaient fin à leur enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 et qu’ils transmettaient les preuves découvertes aux enquêteurs allemands.
« La conclusion de l’enquête est que la juridiction suédoise ne s’applique pas et que l’enquête doit donc être close », a déclaré le ministère public suédois dans un communiqué.
Les gazoducs Nord Stream, qui transportent du gaz russe vers l’Allemagne sous la mer Baltique, ont subi une série d’explosions dans les zones économiques suédoise et danoise en septembre 2022, libérant de grandes quantités de méthane dans l’air.
Les enquêteurs suédois ont confirmé que les traces d’explosifs trouvées sur place montraient de manière concluante qu’un sabotage avait eu lieu.
La Suède, le Danemark et l’Allemagne ont lancé des enquêtes distinctes sur les explosions, chaque pays contrôlant étroitement les informations. Les enquêtes danoise et allemande sont toujours en cours.
« Dans le cadre de cette coopération juridique, nous avons pu remettre des documents qui peuvent être utilisés comme preuves dans l’enquête allemande », a déclaré le ministère public suédois.
Au terme d’une enquête approfondie, les procureurs suédois ont conclu que rien n’indiquait que la Suède ou des citoyens suédois étaient impliqués dans l’attaque qui a eu lieu « dans les eaux internationales ».
« Compte tenu de la situation actuelle, nous pouvons affirmer que la juridiction suédoise ne s’applique pas », a déclaré le procureur général Mats Ljungqvist dans un communiqué.
La Russie a imputé aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à l’Ukraine la responsabilité des explosions qui l’ont en grande partie coupée du lucratif marché européen. Ces pays ont nié toute implication.
Si aucune preuve concluante n’est trouvée par l’une ou l’autre des enquêtes restantes, le mystère derrière l’un des actes de sabotage d’infrastructure les plus importants de l’histoire moderne pourrait rester entier.
(Reportages Anna Ringstrom, Johan Ahlander et Niklas Pollard à Stockholm, Stine Jacobsen à Copenhague, Nora Buli à Oslo et Nerijus Adomaitis à Londres ; version française Kate Entringer, édité par Zhifan Liu)