La prudence de retour avant la Fed et les ventes au détail aux États-Unis
17.08.2022 15:41
Wall Street est attendue en baisse mercredi et les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance. À Paris, le CAC 40 recule de 0,5% vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,13% et à Londres, le FTSE abandonne 0,41%. /Photo d’archives/RE
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse mercredi et les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance dans l’attente des chiffres des ventes au détail pour le mois de juillet aux Etats-Unis et la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,64% pour le Dow Jones, de 0,82% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,95% pour le Nasdaq
À Paris, le CAC 40 recule de 0,5% à 6.559,6 vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,13% et à Londres, le FTSE abandonne 0,41%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 reflue de 0,45% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,7%. Le Stoxx 600 perd 0,44% après cinq séances consécutives de hausse.
La tendance est plombée par un regain de craintes sur l’inflation et la croissance alors que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au deuxième trimestre a été légèrement moins soutenue qu’annoncé initialement (+0,6% au lieu de +0,7%), selon la deuxième estimation d’Eurostat.
S’agissant de l’inflation, la hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni a atteint 10,1% sur un an en juillet, son plus haut niveau depuis février 1982.
Les investisseurs attendent désormais les statistiques des ventes au détail américaines et les « minutes » de la réunion de juillet de la Fed qui seront publiées respectivement à 12h30 GMT et 18h00 GMT.
Ces nouvelles données pourraient permettre de mieux évaluer le risque d’une récession et l’ampleur du relèvement attendu des taux de la banque centrale américaine en septembre.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Target perd 2,9% dans les échanges en avant-Bourse, le groupe de supermarchés ayant publié un bénéfice trimestriel en baisse de 90% et des ventes à données comparables inférieures aux attentes, conséquence de l’impact de l’inflation sur la consommation non-contrainte.
Lowe’s, le numéro deux américain des magasins de bricolage, gagne en revanche 3,5% en avant-Bourse après avoir dit tabler sur un bénéfice par action annuel dans le haut de la fourchette indiquée auparavant.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la plupart des secteurs du Stoxx 600 évoluent dans le rouge et les rares gains sont à l’actif des compartiments défensifs comme celui des boissons et de l’alimentation (+0,76%).
Le compartiment des banques (-0,91%), qui affichait en début de séance l’une des plus fortes hausses après la publication des chiffres de l’inflation britannique confortant le scénario d’une poursuite de la remontée des taux en Europe, s’est retourné dans un contexte de prudence généralisée.
Sur le CAC 40, Sanofi (EPA:SASY), l’un des poids lourds de l’indice parisien, reflue de 3,53% après l’annonce de l’arrêt du programme de développement de l’amnecestrant pour le traitement du cancer du sein.
A Francfort, Uniper abandonne 8,39%, le groupe allemand ayant publié une perte nette semestrielle de 12 milliards d’euros, liée en grande partie à la baisse des approvisionnements russes en gaz.
En hausse, le géant suisse de l’assurance vie Swiss Life gagne 0,27% après une progression de 4% de son bénéfice net semestriel.
Le brasseur danois Carlsberg avance de 3,96% malgré un chiffre d’affaires inférieur aux attentes; son directeur général a déclaré que l’inflation n’avait pour l’instant pas d’impact notable sur le comportement des clients.
TAUX
Les rendements obligataires sont soutenus par la perspective de la poursuite de la remontée des taux après les chiffres de l’inflation au Royaume-Uni.
Les marchés tablent par ailleurs toujours sur un relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) de 50 points de base en septembre.
Le rendement du Bund allemand à dix ans prend plus de 11 points à 1,0950% et celui du deux ans, plus sensible encore à l’évolution des taux directeurs, bondit de 15,8 points à 0,734%.
Ceux des bons du Trésor américain à deux ans et dix ans avancent respectivement de 7,2 points à 3,324% et six points à 2,884%, alors que les marchés estiment actuellement à 57,5% la probabilité d’un relèvement du loyer de l’argent limité à 50 points de base, contre 42,5% pour une hausse de trois quarts de point, selon le baromètre FedWatch.
CHANGES
Le dollar gagne 0,23% face aux autres grandes devises avant les « minutes » de la Fed, après avoir déjà pris 2% depuis la semaine dernière.
L’euro, en repli de 0,14%, se traite à 1,0153 dollar.
Le dollar néo-zélandais, a lui, gagné jusqu’à 0,6% après le relèvement par la banque centrale du pays de son taux directeur de 50 points de base, à 3,00%, tout en laissant entendre que d’autres hausses pourraient suivre.
La livre sterling s’apprécie également après les chiffres mensuels de l’inflation au Royaume-Uni.
PÉTROLE
Les cours pétroliers poursuivent leur repli, tout près des plus bas de six mois inscrits mardi, toujours affectés par les craintes d’une récession qui pourrait peser sur la demande mondiale et qui fait passer au second plan l’annonce par l’American Petroleum Institute (API) de la baisse des stocks de brut et de carburants la semaine dernière aux Etats-Unis.
Le baril de Brent cède 0,41% à 91,96 dollars le baril et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,1% à 86,44 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Marc Angrand)