La géopolitique et les craintes économiques pèsent sur les actions et les taux
02.08.2022 15:11
Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent mardi à mi-séance. À Paris, le CAC 40 perd 0,73% vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,86% et à Londres, le FTSE recule seulement de 0,05% grâce à BP. /Photo d’archiv
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent mardi à mi-séance, le regain d’inquiétude sur les relations diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis concernant Taïwan et sur l’économie mondiale favorisant un regain marqué d’aversion au risque et le recul des rendements obligataires.
Les contrats à terme signalent un repli de 0,6% pour le Dow Jones, de 0,65% pour le Standard & Poor’s-500 et de 0,77% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 0,73% à 6.389,65 vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,86% et à Londres, le FTSE recule seulement de 0,05% grâce à BP (LON:BP).
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,68%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,97% et le Stoxx 600 de 0,75%.
La présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis devrait arriver à Taipei dans la journée alors que plusieurs avions de guerre chinois ont effectué un survol près de la ligne de démarcation du sensible détroit de Taïwan, ont déclaré plusieurs sources.
La Chine a multiplié les avertissements à propos d’une possible visite de Nancy Pelosi à Taïwan qui mettrait en exergue le soutien de Washington à l’île que Pékin revendique comme sienne.
En Asie, le CSI 300 et le SSE ont accusé leurs plus fortes baisses journalières en plus de deux mois.
La question de Taïwan s’ajoute aux préoccupations récurrentes sur le rythme de la croissance mondiale qui affiche des signes clairs de ralentissement un peu partout dans le monde, faisant craindre une récession.
À ces préoccupations se mêlent en outre des prises de bénéfices après la forte hausse des marchés actions le mois dernier. Le Stoxx 600 a enregistré en juillet sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2020, grâce notamment à de bons résultats d’entreprises et à l’espoir de voir la Réserve fédérale ralentir le rythme de son resserrement monétaire.
« Cela suggère que le rallye boursier de juillet était légèrement excessif », a déclaré Victoria Scholar, responsable des investissements chez Interactive Investor. « Bien que la visite de Nancy Pelosi puisse accentuer la tension entre Pékin et Washington, il est peu probable qu’elle débouche sur un véritable conflit militaire. »
VALEURS EN EUROPE
Parmi les plus fortes progressions du Stoxx 600, le géant pétrolier BP avance de 2,89% après avoir publié son plus important bénéfice trimestriel en 14 ans, augmenté son dividende et le montant de son programme de rachats d’actions.
CHANGES/TAUX
Le regain de craintes géopolitiques amène les investisseurs à se tourner vers les valeurs refuges, comme les emprunts d’Etat ou le yen.
Ce dernier est en hausse de 0,49% face au dollar, qui lui-même grappille 0,12% face à un panier de devises de référence..
Le dollar australien perd 1,3% face au dollar après les annonces de la Banque centrale d’Australie perçues comme étant plutôt accommodantes.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans abandonne plus de quatre points de base à 2,5624%, évolue au plus bas depuis début avril.
Outre les relations sino-américaines, les spéculations des marchés sur un resserrement monétaire moins agressif de la Fed dans les mois à venir contribuent au recul des rendements obligataires américains.
Celui du Bund allemand à dix ans, à 0,728%, perd près de quatre points de base, également au plus bas depuis près de quatre mois.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent en raison des perspectives de faible demande.
Le Brent recule de 0,44% à 99,59 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,56% à 93,36 dollars.
L’Opep et ses alliés, dont la Russie, se réuniront mercredi et devraient, selon des sources, confirmer leurs objectifs de production pour septembre bien qu’une modeste augmentation de l’offre est susceptible d’être abordée lors des débats.
PAS D’INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L’AGENDA DU JOUR
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)