La croissance de l’emploi mondial sera réduite de moitié en 2023, selon l’OIT
16.01.2023 12:17
© Reuters. Un demandeur d’emploi s’entretient avec un représentant de Signature Flight Support lors d’un salon de l’emploi pour les emplois liés à l’aéroport à l’aéroport international Logan de Boston, Massachusetts, États-Unis. /Photo prise le 7 décembre 20
LONDRES (Reuters) – La croissance de l’emploi dans le monde devrait ralentir à 1% cette année, moins de la moitié du niveau de 2022, en raison des conséquences de la guerre en Ukraine sur l’économie, du niveau élevé de l’inflation et du resserrement des politiques monétaires des banques centrales, estime l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son dernier rapport publié lundi.
L’organisation basée à Genève tablait auparavant sur une croissance de l’emploi de 1,5% pour 2023.
Le nombre de chômeurs devrait légèrement augmenter de trois millions en 2023 pour atteindre 208 millions, portant le taux de chômage mondial à 5,8%, souligne l’OIT dans son rapport.
« En raison du ralentissement de la croissance de l’emploi mondial, nous n’espérons pas pouvoir compenser les pertes subies pendant la crise du COVID-19 avant 2025 », a déclaré Richard Samans, directeur du département de la recherche de l’organisation et coordinateur du rapport.
Les progrès réalisés dans la réduction du nombre d’emplois « informels » – c’est à dire le plus souvent sans garantie d’emploi, avec un salaire faible et aucune protection sociale – risquent également de s’inverser dans les années à venir, selon l’OIT.
« Le ralentissement actuel de l’économie mondiale risque de contraindre davantage de travailleurs à accepter des emplois de moindre qualité, mal rémunérés, précaires, et dépourvus de protection sociale, accentuant ainsi les inégalités exacerbées par la crise du COVID-19 », peut-lire dans le rapport.
« En outre, comme les prix augmentent plus vite que les revenus nominaux du travail, la crise du coût de la vie risque de précipiter davantage de personnes dans la pauvreté. »
La situation pourrait encore s’aggraver si l’économie mondiale ralentit, ajoute l’OIT.
(Matthias Williams à Londres et Gabrielle Tétrault-Farber à Genève, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)