La Commission recommande de suspendre 7,5 milliards d’euros destinés à la Hongrie
18.09.2022 18:31
© Reuters. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban arrive au sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique. /Photo prise le 30 mai 2022/REUTERS/Johanna Geron
BRUXELLES/BUDAPEST (Reuters) – La Commission européenne a recommandé dimanche de suspendre le versement de quelque 7,5 milliards d’euros destinés à la Hongrie, accusée de corruption, ce qui serait une première dans l’Europe des 27.
Selon le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, la Commission recommande de suspendre environ un tiers des fonds de cohésion envisagés pour la Hongrie pour la période 2021-27.
Les 7,5 milliards d’euros en question représentent 5% du PIB estimé du pays en 2022.
Les pays de l’UE ont maintenant trois mois pour se prononcer sur cette proposition.
Le ministre hongrois du Développement, Tibor Navracsics, chargé des négociations avec l’UE, a déclaré que la Hongrie respecterait les 17 engagements pris auprès de la Commission pour échapper à cette perte financière.
« Nous avons pris des engagements dont nous savons qu’ils peuvent être mis en oeuvre (…) par conséquent, nous ne serons pas confrontés à une perte de fonds », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le gouvernement de Viktor Orban, au pouvoir depuis dix ans, a proposé de créer une nouvelle agence anti-corruption alors que la menace de sanction européenne pèse sur le forint, la devise la moins performante de l’Europe orientale.
Viktor Orban, qui se qualifie de « combattant de la liberté » doté d’une vision du monde différente de celle de l’Occident libéral, dément que la Hongrie – ancien pays communiste d’environ 10 millions d’habitants – soit plus corrompue que d’autres pays de l’UE.
Selon Tibor Navracsics, le gouvernement d’Orban soumettra vendredi au Parlement des textes de loi visant à installer une autorité anti-corruption indépendante d’ici la seconde quinzaine de novembre.
(Reportage Gabriela Baczynska et Gergely Szakacs; version française Elizabeth Pineau)