La Chine met en garde les États-Unis contre une rencontre avec la présidente de Taïwan
04.04.2023 13:50
© Reuters. Le président chinois Xi Jinping lors d’une conférence de presse avec Emmanuel Macron à l’Élysée, à Paris. /Photo prise le 25 mars 2019/REUTERS/Yoan Valat
PÉKIN (Reuters) – La Chine a mis en garde mardi Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants américaine, contre la « répétition des erreurs désastreuses du passé » et la rencontre avec la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen.
Après un voyage en Amérique centrale, Tsai Ing-wen effectuera un « transit » à Los Angeles sur le chemin du retour à Taipei, capitale de Taïwan, et participera mercredi a une réunion en Californie organisée par le républicain Kevin McCarthy.
Une escale délicate aux États-Unis qui a suscité des menaces de représailles de la part de la Chine, qui revendique Taïwan comme son propre territoire.
Quelle que soit la qualité de la rencontre entre Kevin McCarthy et Tsai Ing-wen, ce geste nuirait grandement aux sentiments du peuple chinois, enverrait un signal erroné aux forces séparatistes taïwanaises et affecterait les fondements politiques des relations sino-américaines, a déclaré le consulat chinois de Los Angeles dans un communiqué.
« Ce n’est pas propice à la paix, à la sécurité et à la stabilité régionales, et ce n’est pas dans l’intérêt commun des peuples de Chine et des États-Unis », a-t-il ajouté.
« Il ne fait aucun doute que (Kevin McCarthy) répétera les erreurs désastreuses du passé et qu’il détériorera davantage les relations sino-américaines. Cela ne fera que renforcer la volonté et la détermination du peuple chinois à partager un ennemi commun et à soutenir l’unité nationale. »
En août dernier, la Chine avait déployé un grand nombre d’avions et effectué des tirs de missiles près de Taïwan, dans ce qui constitue ses plus importantes manoeuvres militaires jamais menées dans le détroit de Taïwan, après la visite de l’ancienne « speaker » démocrate Nancy Pelosi à Taipei.
La Chine suivra de près l’évolution de la situation et défendra résolument et vigoureusement sa souveraineté et son intégrité territoriale, a ajouté le consulat, sans donner de détails.
Dans un communiqué publié mardi, le ministère taïwanais des Affaires étrangères a déclaré que la Chine n’avait pas le droit de se plaindre, car la République populaire de Chine n’a jamais gouverné l’île.
Les récentes critiques de la Chine à l’encontre du voyage de Tsai Ing-wen « sont devenues de plus en plus absurdes », a poursuivi le ministère.
« Même si le gouvernement autoritaire poursuit son expansion et intensifie la coercition, Taïwan ne reculera pas. »
(Reportage bureau de Pékin, avec la contribution de Ben Blanchard à Taipei, version française Gaëlle Sheehan, édité par Kate Entringer)