La Chine inflige une amende de 1,17 milliard d’euros à Didi
21.07.2022 13:00
L’autorité chinoise de la cybersécurité a infligé jeudi une amende de 8,026 milliards de yuans (1,17 milliard d’euros) à Didi Global, concluant ainsi une enquête qui a contraint le géant chinois des VTC à se retirer de la cote à New York. /Photo
par Julie Zhu, Yingzhi Yang et Kane Wu
HONG KONG/PEKIN (Reuters) – L’autorité chinoise de la cybersécurité a infligé jeudi une amende de 8,026 milliards de yuans (1,17 milliard d’euros) à Didi Global, concluant ainsi une enquête qui a contraint le géant chinois des VTC à se retirer de la cote à New York.
Didi s’est attiré les foudres des autorités chinoises lorsqu’il a poursuivi son introduction en Bourse à New York, alors que les autorités de régulation chinoises lui avaient demandé de la suspendre le temps de procéder à un examen de la sécurité de ses pratiques en matière de données.
L’Administration chinoise du cyberespace (CAC) a indiqué que son enquête avait révélé que Didi avait illégalement collecté des millions d’informations sur une période de sept ans à partir de juin 2015, et mené des activités de traitement des données ayant gravement affecté la sécurité nationale.
Geste inhabituel, elle a ajouté que le directeur général de Didi, Cheng Wei, et son président Jean Liu étaient responsables des infractions et leur a aussi imposé des pénalités de 1 million de yuans chacun.
Dans une déclaration publiée sur son compte Weibo, Didi a indiqué accepter la décision de la CAC et qu’il allait examiner ses pratiques et les rectifier.
Les valeurs technologiques chinoises ont réagi aux propos de Didi, l’indice Hang Seng Tech progressant de plus de 1%.
« L’amende devrait marquer la fin des problèmes réglementaires de Didi », a déclaré Travis Lundy, analyste chez Quiddity Advisors qui publie sur la plateforme de recherche Smartkarma.
Dans sa déclaration de jeudi, le régulateur n’a pas précisé s’il allait autoriser le retour des applications exploitées par Didi, dont il avait ordonné le retrait des boutiques d’applications pour smartphones, ou permettre l’enregistrement de nouveaux utilisateurs.
Didi a précédemment déclaré qu’il lui faudrait faire une demande pour redéployer ses applications. Trois sources ont déclaré à Reuters que la société avait mis à jour les applications pour qu’elles soient conformes aux règles une fois une relance autorisée.
Didi n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire au sujet de ses applications.
Un investisseur de Didi a déclaré sous couvert d’anonymat que les amendes devraient boucler l’enquête et que la société devrait donc obtenir l’autorisation de relancer ses applications et reprendre ses activités normales.
(Reportage Brenda Goh, Julie Zhu, Yingzhi Yang, Scott Murdoch, Zhang Yan et Kane Wu, rédiga par Sumeet Chatterjee; version française Valentine Baldassari, édité par Kate Entringer)