La BCE prendra en compte le climat pour ses achats d’obligations d’entreprise
19.09.2022 12:02
© Reuters. Photo d’archives de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, qui s’adresse à une conférence de presse, à Francfort, en Allemagne. /Photo prise le 8 septembre 2022/REUTERS/Kai Pfaffenbach
FRANCFORT (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé lundi qu’elle allait moduler ses achats d’obligations d’entreprise pour favoriser les emprunteurs qui émettent le moins de gaz à effet de serre, en attribuant à chacun d’eux une note calculée d’après leurs performances passées, leurs objectifs et leur transparence.
« Notre objectif est de réduire l’exposition de l’Eurosystème au risque financier lié au climat », explique la BCE dans un communiqué.
« De plus, ces mesures favorisent la transition verte de l’économie, en accord avec les objectifs de neutralité climat de l’Union européenne. »
La BCE avait dévoilé l’an dernier une série de mesures, touchant aussi bien à la supervision bancaire qu’à la politique monétaire, censées lui permettre de jouer un rôle actif dans la lutte contre le dérèglement climatique.
À partir d’octobre, les achats d’obligations d’entreprises (« corporate ») réalisés par la BCE prendront donc en considération une « note climat » établie par la banque centrale.
Cette dernière ne prévoit pas pour autant de vendre des obligations émises par une entreprise dont la note serait basse et elle ne publiera pas les notes attribuées à chacun des emprunteurs concernés.
Ces notes prendront en considération les émissions passées de gaz à effet de serre, qui seront comparées à celles des principaux concurrents de chaque entreprise, les objectifs affichés en matière de réduction de ces émissions et la qualité des informations rendues publiques sur les sujets liés au climat.
La BCE « utilisera la note climat pour ajuster ses soumissions sur le marché primaire afin de favoriser les émetteurs ayant de meilleures performances climat et d’imposer des limités de maturité sur les obligations d’émetteurs aux notes basses », précise le communiqué.
(Reportage Francesco Canepa et Balazs Koranyi, version française Marc Angrand, édité par Sophie Louet)