La banque française Société Générale annonce la fin de ses activités en Russie
12.04.2022 00:39
Société générale se retire de Russie où elle est l’actionnaire majoritaire de Rosbank, une des plus grosses banques du pays. Les actifs seront cédés à un fonds d’investissements russe et entraîneront trois milliards d’euros de perte.
La Société générale a annoncé ce 11 avril la fin de ses activités en Russie via la cession de la totalité de sa participation dans Rosbank. Très impliquée dans le pays, la banque française était exposée à hauteur de 18,6 milliards d’euros, dont 15,4 milliards pour Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe dans lequel elle était actionnaire majoritaire.
A l’ouverture de la Bourse de Paris, le titre Société Générale prenait plus de 5%. Le groupe venait d’annoncer dans un communiqué la signature d’un accord avec le fonds d’investissement russe Interros Capital, en vue de lui céder la totalité de sa participation dans Rosbank, ainsi que ses filiales d’assurance en Russie, une cession qui aura un impact négatif de 3,1 milliards d’euros dans ses comptes.
Interros est un des plus gros fonds d’investissement du pays, il détient des actifs dans l’industrie lourde et la métallurgie, notamment dans la société Nornickel, ainsi que dans le secteur pharmaceutique (Petrovax).
Il a été fondé par Vladimir Potanine, 61 ans, l’un des hommes d’affaires les plus puissants et les plus connus de Russie. Ce dernier était en 2021 la deuxième personnalité la plus riche de Russie avec une fortune estimée à 27 milliards de dollars, selon le magazine Forbes.
Dans un communiqué séparé, Interros a précisé que les conditions de l’accord avaient été approuvées par la commission gouvernementale du contrôle des investissements étrangers en Fédération de Russie. Il est précisé que la conclusion de la transaction doit avoir lieu d’ici quelques semaines, après réception de toutes les autorisations nécessaires des organes de régulation.
«Interros a l’intention de faire le maximum d’efforts pour développer Rosbank, [et son] objectif le plus important est de préserver la stabilité de Rosbank, ainsi que de créer de nouvelles opportunités pour ses clients et ses partenaires», a déclaré Vladimir Potanine, cité dans le communiqué.
«Impact négatif» de 3,1 milliards d’euros
Dans les comptes de Société Générale, cette cession, si elle se réalise, devrait avoir un impact négatif de 3,1 milliards d’euros, selon les informations fournies par la banque française. Elle précise qu’«avec cet accord, le groupe se retirerait de manière effective et ordonnée de Russie en assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients».
Début mars, le groupe bancaire s’était dit «tout à fait en mesure» de résister à une éventuelle perte de contrôle de Rosbank. Son directeur général Frédéric Oudéa avait insisté sur la gestion autonome de la filiale.
Société Générale précise en outre qu’elle va maintenir le versement d’un dividende de 1,65 euro par action au titre de son exercice 2021, qui sera soumis au vote de l’assemblée générale des actionnaires le 17 mai, ainsi que son programme de rachat d’actions annoncé pour un montant d’environ 915 millions d’euros.
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