JP Morgan et MS sonnent l’alarme à propos d’une violente correction des bourses
18.04.2023 10:03
Investing.com – Les analystes sont de plus en plus nombreux à appeler à la prudence à propos des marchés actions, jugeant que la hausse récente est fragile, et qu’elle pourrait laisser place à une violente correction.
Dans des notes publiées hier, Marko Kolanovic, de JP Morgan, et Mike Wilson, de Morgan Stanley (NYSE:), ont à leur tour lancé des avertissements.
JP Morgan prévoit une chute des actions de 15% en cas de légère récession
Kolanovic a notamment jugé que l’essentiel de la hausse des actions américaines depuis le début de l’année 2023 est dû à des facteurs « irrationnels » tels que la couverture des positions courtes.
Il recommande ainsi aux clients de JPM de sous-pondérer les actions US et de surpondérer les liquidités, ainsi que de continuer à surpondérer les actions japonaises
L’analyste a par ailleurs prévenu qu’ »une légère récession justifierait de retester les plus bas précédents et entraînerait une baisse de plus de 15 % ».
Il a aussi jugé que « même dans un scénario optimiste d’atterrissage en douceur (que même la Fed juge improbable d’après les prévisions de mars du personnel du Conseil), la hausse des actions est probablement inférieure à 5 %, ce qui correspond au rendement des titres à revenu fixe à court terme », soulignant que « les titres à revenu fixe à court terme offrent non seulement une protection totale à la baisse, mais aussi la possibilité d’acheter des classes d’actifs risquées en cas de repli ».
Les bourses « loin d’être sorties d’affaire » selon Morgan Stanley
De son côté, Wilson, de chez Morgan Stanley, a estimé que le changement de politique de la Fed le plus rapide depuis 40 ans a entraîné les faillites soudaines de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank en mars et pourrait réserver d’autres surprises, car la Réserve fédérale pourrait maintenir les taux à un niveau plus élevé pendant plus longtemps.
« S’il y a une chose qui peut jeter un froid sur le rallye des grandes méga-capitalisations, c’est la hausse des rendements due à une Fed qui ne peut pas s’arrêter de relever les taux » a-t-il expliqué, prévenant que « d’autres surprises négatives attendent les investisseurs ».
Il a notamment relevé que « les estimations de bénéfices pour le premier trimestre ont été réduites de 15 % depuis le sommet atteint l’année dernière » et que « les inquiétudes concernant le resserrement des conditions de crédit ont sapé le moral des entreprises ce mois-ci, ce qui laisse présager une nouvelle baisse des bénéfices. »
Wilson a aussi fait remarquer que « la largeur du marché (mesurée par le pourcentage d’actions de l’indice qui ont surpassé l’indice général au cours des trois derniers mois) est à son niveau le plus bas jamais enregistré, signe que les investisseurs pourraient « soudainement » reconnaître que les prévisions de bénéfices « restent trop optimistes ».
Il a ainsi conclu : « Nous pensons que l’effondrement récent de la largeur de l’indice est une façon pour le marché de nous avertir que nous sommes loin d’être sortis d’affaire avec ce marché baissier ».