Journée de mobilisation jeudi autour des salaires et du pouvoir d’achat
28.09.2022 14:35
© Reuters. Des membres du syndicat CGT lors d’une manifestation à Croix. /Photo d’archives/REUTERS/Pascal Rossignol
PARIS (Reuters) – La CGT, la FSU et Solidaires étudiant-e-s appellent à une vaste journée de mobilisation jeudi à travers la France pour réclamer des augmentations des salaires, ce qui devrait entraîner des perturbations dans les écoles et les transports.
Il s’agit, après la traditionnelle journée de manifestation du 1er-Mai, du premier test de la rue pour Emmanuel Macron depuis sa réélection en avril dernier.
Cette journée s’inscrit dans un climat social potentiellement éruptif en raison d’une forte inflation et de la volonté du gouvernement d’avancer rapidement sur la réforme des retraites, malgré une levée de boucliers générale des syndicats et un accueil mitigé de la part des fédérations patronales.
Des grèves sont déjà en cours dans le secteur de la pétrochimie, qui ont conduit TotalEnergies à suspendre la production de sa raffinerie de Gonfreville, en Seine-Maritime.
Des appels au débrayage ont également été lancés pour jeudi dans le secteur de la chimie et de la pharmacie, a déclaré la Fnic-CGT (Fédération nationale des industries chimiques-CGT) dans un communiqué.
Le thème du salaire a déjà suscité de vives tensions dans les entreprises du privé et la fonction publique fin 2021 et début 2022, pendant la période des négociations annuelles.
« Il faut augmenter les salaires, puisqu’il y a un problème de pouvoir d’achat dans le pays », a dit le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, sur BFMTV.
LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS INSATISFAITS
Les écoles devraient être particulièrement touchées par le mouvement. Le taux de participation dans le primaire devrait avoisiner les 20% sur le territoire national, estime le SNUipp-FSU, 40% à Paris et 48% en Seine-Saint-Denis.
Près de 10% des écoles primaires devraient être totalement fermées dans la capitale.
Selon les syndicats d’enseignants, les annonces de revalorisations présentées dans le projet de loi budgétaire pour l’an prochain n’ont pas satisfait la profession. Les syndicats les jugent insuffisantes et craignent qu’elles ne concernent qu’une partie des enseignants.
Dans les transports, des perturbations de faible ampleur sont attendues sur le réseau francilien par les opérateurs. Trois trains sur quatre devraient circuler sur le RER B, le trafic sera normal sur le RER A et dans le métro. Deux bus sur trois circuleront en moyenne.
La SNCF prévoit également des perturbations dans les circulations des TGV, Intercités et Ouigo.
La mobilisation dans la rue devrait être limitée. Philippe Martinez a regretté que la CFDT et FO ne se joignent pas à la journée de manifestations. « Si on veut gagner, il faut que tous les syndicats soient ensemble », a-t-il dit.
La CGT milite notamment pour une augmentation du Smic à 2.000 euros, la mise en place des 32 heures de travail par semaine et la retraite à 60 ans.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a refusé d’appeler à la mobilisation jeudi mais n’exclut pas de le faire en cas de passage en force d’une réforme des retraites axée uniquement sur un allongement de la durée de travail.
La majorité présidentielle doit se réunir mercredi soir à l’Elysée pour décider de la méthode pour introduire cette réforme, qui divise même au sein de ses rangs.
(Reportage Caroline Pailliez, édité par Jean-Stéphane Brosse)