JO 2024 : enquête ouverte pour «travail dissimulé» et «emploi d’étrangers sans titre» sur chantier
15.06.2022 14:09
Une enquête a été ouverte à la suite du recensement en mars de sept travailleurs sans-papiers sur le chantier du village des athlètes des JO de Paris 2024. La brigade de répression de la délinquance contre la personne a été saisie.
Corroborant une information de L’Equipe, le parquet de Bobigny a confirmé le 14 juin l’ouverture d’une enquête pour «emploi d’étrangers sans titre», «recours au travail dissimulé» et «exécution en bande organisée d’un travail dissimulé».
Après le recensement en mars de sept travailleurs sans-papiers sur le chantier du village des athlètes des JO de Paris 2024, les investigations en question ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
«Les investigations sont en cours pour déterminer les responsabilités dans la commission de ces faits», a expliqué une source du parquet de Bobigny.
Des irrégularités repérées par la CGT
Contactée par l’AFP, la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) n’était pas joignable dans la soirée.
Cette procédure a démarré par le signalement d’un service de contrôle de la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS), lui-même déclenché après un signalement de la CGT.
Les travailleurs sans-papiers étaient employés par une société sous-traitante, «dont les ramifications et l’implication vont au-delà des chantiers des JO», avait confié en mars une source proche du dossier à l’AFP.
Sur ce gigantesque chantier, situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), travaillent plusieurs entreprises sous l’égide de la Solideo, qui dispose d’un budget de quatre milliards d’euros dont un milliard et demi d’argent public. Leur mission : pouvoir livrer le village des athlètes censé abriter plus de 10 000 sportifs dans deux ans.
«Il n’y avait aucune raison que les chantiers des JO échappent à la pression classique qui existe dans la construction et les travaux», des filières en tension, avait expliqué Bernard Thibault, ex-secrétaire général de la CGT, qui siège au conseil d’administration de la Solideo.
Près d’une centaine de contrôles ont été opérés depuis le lancement des chantiers des Jeux, qui se veulent exemplaires sur ce sujet, selon une source proche du dossier. Du village des athlètes en passant par des gymnases ou des échangeurs routiers, la Solideo est chargée de construire ou rénover une soixantaine d’ouvrages pour 2024.
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