Israël met à l’abri les trésors de ses musées
14.11.2023 17:35
© Reuters. A visitor looks at a facsimile of the Isaiah Scroll, one of the Dead Sea Scrolls, displayed inside the Shrine of the Book at the Israel Museum in Jerusalem September 26, 2011. Developed in partnership with Google, the Israel Museum on Monday launched its
JERUSALEM/TEL AVIV (Reuters) – Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les musées d’Israël sont entrés en procédure de guerre, mettant à l’abri leurs trésors les plus précieux, des Rouleaux de la mer Morte à un chef d’oeuvre de Gustav Klimt.
« Retirer des objets exposés n’est pas quelque chose d’habituel, parce qu’on fait confiance au bâtiment, à la sûreté des vitrines, mais c’est une situation différente et nous devons agir en conséquence », explique Hagit Maoz, conservateur du Sanctuaire du Livre, au Musée d’Israël à Jérusalem.
Ce bâtiment, dont la forme rappelle le couvercle des jarres dans lesquelles ont été découverts les manuscrits de la mer Morte après la Seconde Guerre mondiale, est d’ordinaire pris d’assaut par les visiteurs. Aujourd’hui, les huit emplacements abritant les précieux parchemins sont vides. Un écriteau informe le visiteur que les documents ont été « temporairement retirés ».
La dernière fois que les Rouleaux de la mer Morte avaient été mis à l’abri remonte à la guerre du Golfe de 1991, quand l’Irak tirait des missiles sur Israël, rappelle Hagit Maoz.
Le 7 octobre, Nurith Goshen, responsable des collections de l’âge de et de l’âge de bronze au Musée d’Israël, nettoyait du verre brisé après un tir de roquette près de son domicile, proche de Jérusalem, quand elle a reçu un coup de téléphone du musée lui demandant de confirmer la liste des objets anciens à mettre à l’abri, parmi lesquels des artefacts prêtés par le Louvre et le British Museum.
Le Musée d’art de Tel Aviv a pris des précautions similaires. Le « Portrait de Friederike Maria Beer » peint par Gustav Klimt en 1916, deux ans avant sa mort, est désormais entreposé dans un abri souterrain fortifié.
« Ces oeuvres d’art ont connu la guerre, certaines ont survécu à la Seconde Guerre mondiale », souligne la directrice du musée, Tania Coen-Uzzielli. « Nous en sommes les gardiens pour une courte durée, et nous devons les protéger, pour l’Histoire et la postérité. »
(Ari Rabinovitch, Rami Amichay, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Kate Entringer)