Iran: Des vidéos sur la répression iranienne deviennent virales
02.11.2022 17:59
© Reuters. Un drapeau iranien à Kyiv, en Ukraine. /Photo prise le 24 septembre 2022/REUTERS/Valentyn Ogirenko /
DUBAI (Reuters) – Des vidéos montrant les forces de sécurité iraniennes frapper violemment des manifestants sont devenues virales sur les réseaux sociaux, alors que la colère grandit face à une répression gouvernementale qui s’intensifie.
Une vidéo datée du 22 octobre, montre une douzaine de policiers anti-émeutes frappant un homme la nuit dans une rue au sud de Téhéran.
Reuters n’a pas pu vérifier l’authenticité de certaines séquences.
« Cette vidéo choquante envoyée aujourd’hui de Téhéran nous rappelle une nouvelle fois avec horreur que la cruauté des forces de sécurité iraniennes ne connaît aucune limite », a déclaré Amnesty International sur Twitter (NYSE:), pressant le Comité des droits de l’homme des Nations unies a enquêter sur ces actes.
D’autres vidéos de passages à tabac de manifestants se sont également répandues en ligne. Reuters n’a pas pu les vérifier.
La mort en détention mi-septembre de Mahsa Amini a déclenché une vague de manifestations, qui se sont poursuivies malgré une répression de plus en plus meurtrière.
Des personnes de toutes classes sociales réclament un changement politique radical voire la mort du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
La communauté internationale a condamné la répression des dirigeants iraniens tandis que ces derniers imputent cette crise aux États-Unis et à d’autres puissances occidentales.
Ali Khamenei a déclaré mercredi aux médias d’État que les responsables américains qui soutiennent les protestations n’avaient « aucune honte ».
De son côté, le député iranien Mohammad Saleh Jokar estime que les Iraniens vivant à l’étranger qui provoquent des « émeutes » dans leur pays devraient se voir retirer leur citoyenneté.
La police iranienne a publié mardi un communiqué indiquant qu’un ordre spécial avait été émis pour examiner les détails d’une vidéo montrant des policiers en train de battre un citoyen, sans donner de détails sur la vidéo en question.
« La police n’approuve pas les traitements durs et non conventionnels, les policiers fautifs seront certainement traités conformément à la loi », ont déclaré les forces de l’ordre dans un communiqué cité par l’agence de presse Tasnim.
Selon l’agence de presse militante HRANA, quelque 14.160 personnes ont été arrêtées, dont environ 300 étudiants, lors des manifestations organisées dans 133 villes et villages et 129 universités. Environ 300 personnes auraient été tuées, dont 46 mineurs.
(Ecrit par Michael Georgy, version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)