Inflation : Où en serait-on si la guerre Russie-Ukraine n’avait pas eu lieu ?
27.02.2023 09:32
© Reuters
Par Laura Sanchez
Investing.com – Le vendredi 24 février dernier a marqué le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, donnant le coup d’envoi d’une guerre qui a fait jusqu’à présent des dizaines de milliers de morts, selon les chiffres officiels.
De nombreux experts désignent la guerre comme la cause principale de la hausse des prix. D’autres analystes se demandent ce qui se serait passé, de combien l’inflation aurait augmenté, si la guerre Russie-Ukraine n’avait pas eu lieu.
« Les taux d’inflation très élevés ont été une grande surprise économique, également pour les marchés financiers, en 2022. Le tsunami inflationniste de l’année dernière a plusieurs origines qui, ensemble, ont créé la tempête presque parfaite. L’ouverture post-pandémie a entraîné une énorme demande de services, dont l’offre a été entravée par la réduction de l’emploi pendant la pandémie. Les distorsions dans les chaînes de production internationales après les fermetures ont entraîné des pénuries et des hausses de prix, notamment pour les biens intermédiaires », explique Martin Wolburg, économiste principal chez Generali (BIT:) Investments.
« De plus, une fois la pandémie passée, les prix du ont commencé à augmenter dès l’automne 2021. Le 23 février 2022 – juste avant l’invasion russe – les marchés prévoyaient un prix du pétrole d’environ 79 euros par baril de pour juin 2022. Avec l’invasion russe, les inquiétudes des marchés concernant l’approvisionnement énergétique ont fortement augmenté, déclenchant un véritable choc pétrolier. Le prix réel du pétrole a atteint en moyenne 116 euros par baril de brent en juin 2022. Sur la base des attentes des marchés financiers avant l’invasion, certaines estimations approximatives suggèrent que l’effet des prix de l’énergie a ajouté à lui seul 2 points de pourcentage à l’inflation annuelle dans la zone euro », ajoute-t-il.
Comme l’explique M. Wolburg, « les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche en raison de la forte baisse de l’offre de céréales ukrainiennes, obligeant les consommateurs à payer beaucoup plus cher leurs courses hebdomadaires au supermarché. Par rapport à l’année précédant la guerre, la contribution de l’alimentation à l’inflation a été supérieure d’environ 1,5 point de pourcentage. Toutefois, il est difficile d’évaluer l’impact réel de la guerre, car l’incertitude entoure ces estimations et les effets de second tour ne sont pas pris en compte ».
« Dans l’ensemble, nous estimons que l’inflation de la zone euro sans l’invasion russe aurait pu être inférieure de 2,5 à 3,5 points de pourcentage en moyenne, ce qui implique un taux d’inflation annuel de 5 à 6 % en 2022, au lieu de 8,4 %. Le taux d’inflation maximal n’aurait pas dépassé le seuil à deux chiffres, mais aurait probablement été légèrement supérieur à 7 % en glissement annuel », conclut-il.