Grande-Bretagne: Truss nommée Première ministre, succède à Boris Johnson
06.09.2022 17:49
Liz Truss a été officiellement nommée Première ministre du Royaume-Uni par la reine Elizabeth II et chargée de former un nouveau gouvernement dont la première mission sera la lutte contre la crise économique, a annoncé mardi le palais de Buckingha
par William James, Kate Holton et Elizabeth Piper
LONDRES (Reuters) – Liz Truss a été officiellement nommée Première ministre du Royaume-Uni par la reine Elizabeth II et chargée de former un nouveau gouvernement dont la première mission sera la lutte contre la crise économique, a annoncé mardi le palais de Buckingham.
A 48 ans, l’ancienne ministre des Affaires étrangères est la quatrième membre du Parti conservateur à prendre la tête du gouvernement depuis les élections de 2015.
Désignée lundi à la tête des Tories, Liz Truss succède au 10 Downing Street à Boris Johnson, contraint cet été à la démission par une série de scandales, et qui s’est comparé mardi matin à une « fusée d’appoint » qui a rempli sa mission, en l’occurrence la mise en oeuvre de la sortie de l’Union européenne.
Comme le Premier ministre démissionnaire, la nouvelle cheffe du gouvernement est une ardente partisane du Brexit et une chantre du libéralisme, qui a multiplié pendant la campagne interne aux Tories les références à Margaret Thatcher, figure tutélaire du parti.
Après avoir triomphé de l’ancien chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak, puis avoir été nommée à la tête du gouvernement par Elizabeth II au Château de Balmoral, résidence d’été de la reine en Ecosse, elle va devoir apporter des réponses rapides et concrètes à la crise qui secoue le pays, avec une économie en récession et une inflation dépassant 10%.
JOHNSON SE COMPARE À UN DICTATEUR ROMAIN
Selon l’agence Bloomberg, elle se prépare à dévoiler un plan d’aide aux entreprises de 40 milliards de livres (46,5 milliards d’euros) pour les aider à absorber la flambée des prix de l’énergie.
« Je vais prendre des mesures fortes pour nous permettre à tous de traverser cette période difficile, faire progresser notre économie et libérer le potentiel du Royaume-Uni », a-t-elle promis lundi à l’annonce de sa victoire.
Egal à lui-même, Boris Johnson n’a pas manifesté la moindre autocritique lors de son dernier discours prononcé mardi devant son bureau du 10 Downing Street, pendant lequel il a énuméré ses « succès » à la tête du gouvernement, avant de se rendre en Ecosse pour présenter formellement sa lettre de démission à Elizabeth II.
« Permettez-moi de dire que je suis comme l’une de ces fusées d’appoint qui a rempli sa fonction et je vais maintenant rentrer doucement dans l’atmosphère et disparaître dans un coin reculé et obscur du Pacifique », a-t-il dit.
L’ancien maire de Londres, qui est âgé de 58 ans, n’en a pas moins laissé planer le doute sur ses projets politiques, se comparant au consul romain Lucius Quinctius Cincinnatus qui, selon les récits du Ve siècle avant Jésus-Christ, fut rappelé au pouvoir à un âge avancé alors qu’il s’était retiré sur ses terres, et accepta de redevenir « dictateur » le temps de repousser une invasion.
« Comme Cincinnatus, je retourne à ma charrue », a-t-il glissé dans son discours.
(Avec Alistair Smout et Michael Holden; version française Jean Terzian et Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)