Grande-Bretagne: Le gouvernement avait été informé de la présence de logiciels espions à Downing Street
19.04.2022 13:26
10 Downing Street, à Londres. Le laboratoire Citizen Lab, spécialisé dans la détection des logiciels de surveillance, a déclaré lundi qu’il avait averti les responsables britanniques d’une tentative de piratage avec un logiciel espion, au sein même
LONDRES (Reuters) – Le laboratoire Citizen Lab, spécialisé dans la détection des logiciels de surveillance, a déclaré lundi qu’il avait averti les responsables britanniques d’une tentative de piratage avec un logiciel espion, au sein même du cabinet du Premier ministre et du ministère des Affaires étrangères.
Le logiciel, développé par la firme israélienne NSO et connu sous le nom de Pegasus, peut être utilisé pour pénétrer à distance des iPhones, donnant accès à la mémoire d’un appareil ciblé ou le transformant en dispositif d’enregistrement.
« Nous confirmons qu’en 2020 et 2021, nous avons observé et notifié au gouvernement du Royaume-Uni de multiples cas suspects d’infections par le logiciel espion Pegasus au sein des réseaux officiels britanniques », indique Citizen Lab dans un article publié sur son site.
Le laboratoire, qui étudie les dangers de la surveillance informatique, a trouvé les preuves d’une faille de sécurité au sein des ministères britanniques en surveillant le trafic Internet et divers signaux numériques acheminés vers les serveurs d’espionnage qui contrôlent Pegasus pour divers clients de NSO.
Un porte-parole de NSO a affirmé que ces allégations étaient « fausses et ne pourraient pas être liées aux produits de NSO pour des raisons technologiques et contractuelles ».
Côté britannique, un porte-parole a déclaré que le gouvernement ne commentait pas systématiquement les questions de sécurité.
Citizen Lab a ajouté qu’il pensait que le ciblage lié au bureau du Premier ministre avait été effectué par des clients de NSO aux Émirats arabes unis, tandis que celui du ministère des Affaires étrangères provenait d’autres pays dont Chypre, la Jordanie et l’Inde.
Les autorités chypriotes « nient catégoriquement » toute implication dans cette affaire, a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement, Marios Pelekanos.
Les porte-paroles des gouvernements des Émirats arabes unis, de la Jordanie et de l’Inde n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
(Reportage Christopher Bing et MicheleKambas, version française Augustin Turpin; édité par Kate Entringer)