Grande-Bretagne: Johnson veut profiter du discours de la reine pour revenir aux « vrais problèmes »
10.05.2022 08:39
Le Premier ministre britannique Boris Johnson espère relancer son gouvernement en détaillant mardi, lors de la cérémonie d’ouverture du Parlement, des projets destinés à reconquérir dans le sud de l’Angleterre des électeurs traditionnels du Parti
par Elizabeth Piper
LONDRES (Reuters) – Le Premier ministre britannique Boris Johnson espère relancer son gouvernement en détaillant mardi, lors de la cérémonie d’ouverture du Parlement, des projets destinés à reconquérir dans le sud de l’Angleterre des électeurs traditionnels du Parti conservateur qui ont tourné le dos à celui-ci lors de scrutins locaux.
La reine Elizabeth II, 96 ans, ne participera pas à cette cérémonie, comme c’est le cas traditionnellement, a annoncé lundi le palais de Buckingham. Elle sera remplacée par Charles, son fils aîné, qui lira le « discours de la reine » en son nom.
Ce discours sert à présenter les projets de loi que le gouvernement veut faire approuver par la Chambre des communes et à souligner les priorités de Boris Johnson pour la législature 2022-2023.
Plusieurs questions centrales ont déjà été évoquées par le gouvernement, qui entend revenir à son programme politique de « remise à niveau » face aux inégalités régionales.
Aux yeux de Boris Johnson, c’est ce qui a séduit les électeurs lors des élections législatives de 2019, lui permettant de remporter une large majorité.
Trente-huit textes vont être présentés par le gouvernement, dont des mesures pour réformer le système éducatif britannique, pour redynamiser les grandes avenues et pour rendre la City de Londres plus attractive pour les investisseurs mondiaux à la suite du Brexit.
« Ce discours de la reine va remettre notre pays sur les rails, et je vais m’efforcer – et ce gouvernement va s’efforcer – jour et nuit pour le réaliser », a déclaré Boris Johnson dans un communiqué.
« Malgré tout ce que nous avons traversé, nous allons nous assurer que, pendant les deux années qu’il nous reste avec ce Parlement, nous passons chaque seconde à unifier et à remettre à niveau ce pays, comme nous avons dit que nous le ferions ».
Le gouvernement Johnson veut remettre au coeur de la vie politique ce qu’il qualifie de « vrais problèmes », pour tourner la page des scandales qui ont secoué ces derniers mois Downing Street après des informations faisant état de fêtes gouvernementales en violation des restrictions sanitaires.
Après que Boris Johnson et son ministre des Finances, Rishi Sunak, se sont vu infliger des amendes par la police, le chef de file de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a accentué la pression pour réclamer leurs démissions.
Ce « partygate » et la crise du pouvoir d’achat ont coûté cher au Parti conservateurs lors d’élections locales la semaine dernière, poussant certains à exhorter Boris Johnson à se focaliser sur les préoccupations principales des électeurs du sud de l’Angleterre.
Alors que ses détracteurs ne sont pas en nombre suffisant pour lancer une procédure destinée à le chasser du pouvoir, l’ancien maire de Londres espère pouvoir remettre son gouvernement sur les rails en vue des prochaines élections, conscient de l’importance du pouvoir d’achat.
La Banque d’Angleterre a indiqué la semaine dernière que le pays risquait une récession et une inflation supérieure à 10%.
(Reportage Elizabeth Piper, avec Alistair Smout; version française Jean Terzian)