François Villeroy de Galhau met en garde sur le niveau de la dette publique française avec la hausse des taux
10.05.2022 20:21
La remontée des taux d’intérêt renforce la nécessité de ramener la dette publique en France à un niveau inférieur à celui enregistré pendant la pandémie de COVID-19, a estimé mardi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Gal
PARIS (Reuters) – La remontée des taux d’intérêt renforce la nécessité de ramener la dette publique en France à un niveau inférieur à celui enregistré pendant la pandémie de COVID-19, a estimé mardi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
La France a massivement emprunté pour faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19 sur son économie, faisant passer le montant de sa dette publique d’un peu moins de 100% du produit intérieur brut (PIB) en 2019 à près de 113% fin 2021.
La question de l’endettement publique « a été loin de dominer » la campagne présidentielle française le mois dernier, a déclaré François Villeroy de Galhau.
Et il pourrait en être de même pour les élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin prochain alors que l’accord d’union des gauches prévoit un départ à la retraite à 60 ans (contre 62 ans actuellement).
François Villeroy de Galhau a déclaré lors d’une conférence du Haut Conseil des Finances Publiques que trop de Français considéraient que la dette « serait devenue sans limites et sans coût » après l’augmentation massive des dépenses pendant la pandémie et avec la perspective de plus en plus nette de hausses de taux de la Banque centrale européenne face à l’envolée de l’inflation.
« Notre Conseil des gouverneurs agira autant que nécessaire pour remplir notre mandat prioritaire de stabilité des prix; n’ayez aucun doute là-dessus », a déclaré François Villeroy de Galhau, également membre de la BCE.
« Il est donc d’autant plus important pour les autorités budgétaires d’assurer la soutenabilité de la dette en contexte de hausse de taux », a-t-il ajouté.
La Banque de France estime que chaque hausse de 1% des taux d’intérêt représente au bout de dix ans un coût supplémentaire de près de 40 milliards d’euros par an, soit quasiment le budget actuel de la Défense.
Pour contribuer à ramener la dette publique sous 100% du PIB d’ici dix ans, François Villeroy de Galhau préconise une moindre augmentation des dépenses en volumes, à 0,5% par an contre plus de 1% observé au cours de la décennie précédente.
(Reportage Leigh Thomas, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)