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France/Retraites: Les syndicats mobilisent à nouveau et demandent une « pause » sur la réforme

28.03.2023 14:52



© Reuters. Des manifestants du syndicat CGT tiennent une pancarte représentant le président français Emmanuel Macron lors de la dixième journée de grèves et de protestations nationales contre la réforme des retraites. /Photo prise le 28 mars 2023 à Nice, en

PARIS (Reuters) – Les Français sont de retour dans la rue mardi pour une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites qui fait craindre une nouvelle explosion de violences, alors que les syndicats appellent le gouvernement, qui s’y refuse toujours, à faire une « pause » pour faire baisser la tension.

Après les violents affrontements qui ont marqué la précédente journée de manifestations, jeudi, mais aussi un rassemblement contre une « méga-bassine » ce week-end à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), l’intersyndicale n’entend pas relâcher la pression sur l’exécutif.

Invité mardi matin sur France Inter, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé une nouvelle fois à un « geste fort », une « pause » de la réforme.

« Il y a une profonde contestation. Ce serait une folie de la part de ceux qui nous gouvernent de ne pas prendre le temps de temporiser », a déclaré le dirigeant du syndicat réformiste, qui a confirmé avoir eu l’Elysée au téléphone la semaine dernière.

« Il faut qu’on rentre dans un processus de médiation. Il faut qu’on mette sur pause la mesure » de relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a-t-il poursuivi, précisant s’exprimer au nom de l’intersyndicale.

Le secrétaire général sortant de la CGT, Philippe Martinez, a confirmé au départ d’une manifestation à Clermont-Ferrand que l’ensemble des syndicats étaient sur la même ligne, ajoutant que l’intersyndicale allait formuler cette proposition par écrit au président Emmanuel Macron.

« Compte tenu de la mobilisation qui ne faiblit pas, comme on l’a décidé en intersyndicale, on a proposé une nouvelle fois au gouvernement et surtout au président de la République de suspendre son projet et de nommer une médiation comme dans tout conflit social », a-t-il déclaré.

L’EXÉCUTIF JOUE LA MONTRE

Cette proposition a été bien accueillie par Jean-Paul Mattei, qui préside le groupe parlementaire du parti centriste MoDem, membre de la coalition gouvernementale, mais elle a été presque aussitôt repoussée par le porte-parole du gouvernement.

« Nous estimons qu’il n’y a pas lieu d’avoir une médiation quand on peut se parler directement », a déclaré Olivier Véran à la sortie du conseil des ministres.

Emmanuel Macron s’est dit vendredi disposé à recevoir l’intersyndicale pour discuter de plusieurs sujets liés au travail, mais pas des retraites, position qu’a réitérée mardi le porte-parole du gouvernement.

« Nous proposons de discuter pour avancer, non pas pour revenir en arrière sur une loi qui vient d’être adoptée, mais sur les conditions d’application de cette loi, et sur tout ce qui n’est pas dans la loi et qui touche au plus près du quotidien des Français », comme les salaires, la fin de carrière ou la pénibilité, a dit Olivier Véran.

« Le président de la République l’a dit, il est prêt à recevoir l’intersyndicale dès lors que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi », a-t-il ajouté.

Cette nouvelle fin de non-recevoir, après le refus d’Emmanuel Macron d’inviter les syndicats pendant que le projet de loi suivait son parcours parlementaire, a provoqué la colère de Laurent Berger.

« C’est insupportable que la réponse soit une fin de non-recevoir », a tempêté le leader de la CFDT avant le départ de la manifestation parisienne. « On ne peut pas dire qu’on nous tend la main », a-t-il déploré.

Laurent Berger avait expliqué plus tôt sur France Inter que le climat de tension extrême ne permettait plus à ses yeux de tergiverser et qu’il serait « trop long » d’attendre que les sages se prononcent, d’ici à la mi-avril.

FORTES PERTURBATIONS

L’unité exceptionnelle de l’intersyndicale, qui réunit les huit principaux syndicats de travailleurs et cinq organisations de jeunesse, ne donne pour le moment aucun signe de faiblesse, malgré le durcissement du mouvement dont les deux camps se rejettent la responsabilité.

Alors que les opérations coup de poing, blocages, barrages filtrants et manifestations non déclarées se multiplient depuis le recours du gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter son projet de loi sans vote à l’Assemblée nationale il y a bientôt deux semaines, il semblait y avoir un peu moins de monde dans la rue ce mardi, par rapport à jeudi, de l’aveu même des responsables syndicaux.

En revanche, les perturbations dues aux grèves restaient importantes dans les transports, l’éducation, la collecte des ordures et surtout l’énergie.

Six des sept raffineries de françaises étaient ainsi à l’arrêt ou en fonctionnement réduit lundi soir, ce qui se traduit par des difficultés d’approvisionnement dans les stations-service.

Environ 17% des stations manquaient d’au moins un type de carburant mardi matin au niveau national, selon le ministère de l’Energie, un chiffre qui s’élève à 29% en région parisienne qui était jusqu’à présent relativement épargnée par ces difficultés.

LA RÉPONSE POLICIÈRE FAIT DÉBAT

Autre motif d’inquiétude pour l’exécutif, le rajeunissement du mouvement de contestation, avec l’arrivée dans les cortèges de nombreux étudiants et lycéens la semaine dernière et des blocages de plus en plus nombreux d’universités, une vingtaine mardi matin selon le syndicat étudiant UNEF.

L’attention des pouvoirs publics se portait à court terme sur le risque d’affrontements après le déferlement de violences qui a marqué la précédente journée de mobilisation, à Paris comme en province, ce qui a entraîné notamment le report de la visite d’Etat du roi Charles III.

Citant des « risques très importants » de troubles à l’ordre public, le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi qu’un dispositif de sécurité qualifié de « sans précédent » serait en place ce mardi, avec 13.000 policiers et gendarmes mobilisés à travers le pays, dont 5.500 à Paris.

« Des éléments radicalisés issus de la gauche et ultra-gauche tentent de prendre en otages les cortèges syndicaux », a dit Gérald Darmanin lors d’une conférence de presse au ministère de l’Intérieur, dénonçant la volonté de ces éléments de « pousser la France à feu et à sang ».

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pour sa part défendu ses « troupes » mardi sur France Inter alors que de nombreuses voix de sont élevées ces derniers jours, en France comme au Conseil de l’Europe, pour dénoncer une « réponse disproportionnée » des forces de l’ordre et des « violences policières », parfois corroborées par des enregistrements.

« Les interventions policières sont systématiquement proportionnées », a-t-il affirmé, en invitant la défenseure des droits, particulièrement critique à leur égard, à se rendre avec lui en salle de commandement.

(Rédigé par Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)



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