France: La CGT reconduit la grève chez TotalEnergies, le gouvernement hausse le ton
17.10.2022 11:08
© Reuters. Des manifestants et des membres du syndicat CGT assistent à une manifestation à Paris. /Photo prise le 29 septembre 2022/REUTERS/Gonzalo Fuentes
PARIS (Reuters) – La grève se poursuit dans plusieurs raffineries et dépôts de carburants en France, a annoncé lundi un représentant de la CGT de TotalEnergies, tandis que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire a dénoncé l’attitude « inacceptable » et « illégitime » du syndicat, appelant à la « fermeté ».
La grève a été reconduite sur les cinq sites du groupe pétrolier déjà bloqués en France (Normandie, Donges, La Mède, Feyzin et Dunkerque), a déclaré à Reuters Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe TotalEnergies.
Cette poursuite des blocages intervient alors qu’un accord majoritaire sur les salaires a été conclu vendredi entre la direction du groupe pétrolier et la CFDT et la CFE-CGC.
« Le temps de la négociation est passé », a jugé Bruno Le Maire sur BFMTV et RMC. « Il y des accords majoritaires qui ont été conclus chez Total (EPA:). Dans une démocratie, y compris dans une démocratie sociale, ce n’est pas la minorité qui dicte sa loi à la majorité », a-t-il estimé.
« C’est inacceptable et c’est illégitime » de poursuivre les blocages comme le fait la CGT, a-t-il jugé.
« Notre pays a besoin de fermeté et a besoin d’autorité, c’est comme ça que nous rétablirons l’ordre, qu’il y aura un retour à la normale », a observé Bruno Le Maire.
NOUVELLES RÉQUISITIONS
Comme évoqué dimanche par la Première ministre Elisabeth Borne, de nouvelles réquisitions ont été engagées par le gouvernement.
« Une nouvelle réquisition des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt de Dunkerque a été engagée hier soir (dimanche-NDLR) pour qu’elle soit effective à 06h00 ce matin (lundi-NDLR) », indique-t-on lundi au ministère de la Transition énergétique.
Le gouvernement a également demandé lundi matin au préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes « de réquisitionner les salariés indispensables à la reprise des expéditions à partir du dépôt pétrolier de Feyzin, près de Lyon », précise-t-on également au ministère.
Le nombre de salariés réquisitionné pour chaque équipe assurant une tranche de huit heures s’élève à sept personnes pour Feyzin et six pour Dunkerque, a précisé la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, lors d’un point presse à l’occasion d’un déplacement dans un dépôt pétrolier Sogepp à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Concernant la situation dans les stations-services françaises – dont 30,1% étaient en rupture d’au moins un produit dimanche – le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a prévenu sur France Inter que le retour à la normale ne serait pas immédiat en dépit des mesures prises par le gouvernement.
« Les mesures que l’on prend, elles vont permettre de ressentir de voir des améliorations claires dans la semaine, mais je le dis aussi clairement, le retour à la normale (…) ça mettra du temps (…) sans doute pas avant au moins la semaine d’après ».
« La seule sortie concrète c’est la sortie de la grève », a-t-il déclaré.
(Reportage Tassilo Hummel, rédigé par Nicolas Delame et Myiam Rivet, édité par Kate Entringer)