France/Carburants: Vers un accord salarial chez TotalEnergies sans la CGT, qui reconduit la grève
14.10.2022 11:19
© Reuters. Des pompes à essence « hors-service » dans une station-service TotalEnergies à Haulchin près de Valenciennes, en France. /Photo prise le 9 octobre 2022/REUTERS/Pascal Rossignol
PARIS (Reuters) – La CGT de TotalEnergies a annoncé vendredi matin une reconduction de la grève sur les cinq sites du groupe déjà bloqués en France, après avoir quitté dans la nuit les négociations salariales entamées jeudi soir avec la direction, qui ont permis à la CFDT et la CFE-CGC, syndicats majoritaires du groupe, de trouver un « compromis » qui devrait être validé dans la journée.
« Le mouvement semble avoir été reconduit sur tous les sites ce matin (vendredi-NDLR) », c’est-à-dire sur les cinq sites bloqués, a déclaré à Reuters Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe TotalEnergies.
A l’issue de près de sept heures de pourparlers, Geoffrey Caillon, représentant de la CFDT de TotalEnergies cité par BFMTV, a annoncé qu’un compromis avait été trouvé avec la direction du groupe pétrolier sur une augmentation des salaires de 7%, contre 6,5% auparavant.
Le coordinateur CFE-CGC de TotalEnergies, Dominique Convert, a également précisé à la presse que son organisation était « plutôt favorable » à ce compromis.
« La CFDT et la CFE-CGC vont consulter leur base mais considèrent que l’accord est raisonnable » donc « nous ne sommes pas très loin d’un accord me semble-t-il », a commenté la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sur LCI.
« J’invite la CGT également à éventuellement poursuivre son dialogue avec Total (EPA:) ou rejoindre cet accord », a-t-elle ajouté.
La CGT a quitté la table des négociations dans le courant de la nuit, un de ses représentant dénonçant une « mascarade » et jugeant les propositions de la direction très insuffisantes.
Chez Esso, filiale d’ExxonMobil (NYSE:), autre groupe pétrolier touché par le conflit social en cours, il n’y avait en revanche plus aucun salarié gréviste sur les sites vendredi matin, a déclaré à Reuters Germinal Lancelin, secrétaire général CGT ExxonMobil Chimie.
Les débrayages avaient déjà pris fin jeudi à la mi-journée sur le site Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et ils ont été levés vendredi matin au niveau de site de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime).
Le gouvernement, qui a procédé depuis mercredi à des « réquisitions ciblées pour soulager la situation des Français » mais dénoncées par la CGT comme une atteinte au droit de grève, ne compte pas en ordonner de nouvelles, a précisé sur LCI Agnès Pannier-Runacher.
« A ce stade nous avons fait les réquisitions qui étaient essentielles pour permettre d’approvisionner les stations-services. Il n’est pas de notre souhait de nos immiscer dans une négociation sociale. »
(Reportage Forrest Crellin et Caroline Pailliez, rédigé Myriam Rivet, édité par Kate Entringer)