Fragile rebond en Europe, la crise du gaz n’est pas terminée
06.09.2022 17:24
Les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance mardi. À Paris, le CAC 40 prend 0,42% vers 11h05 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,92% et à Londres, le FTSE s’octroie 0,19%. /Photo prise le 22 février 2022/REUTERS/Timm Reichert
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse après trois jours de fermeture pour cause de jour férié et les Bourses européennes évoluent également dans le vert à mi-séance, les actions tentant un rebond alors que la crise de l’énergie, amplifiée par l’annonce vendredi de la fermeture prolongée du gazoduc Nord Stream 1, est loin d’être terminée.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,65% pour le Dow Jones, de 0,68% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,68% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 prend 0,42% à 6.119 points vers 11h05 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,92% et à Londres, le FTSE s’octroie 0,19%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,5%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,51% et le Stoxx 600 0,55%.
Le rebond des marchés d’actions reste toutefois fragile: « Il est peut-être naturel que nous prenions une petite pause en ce moment, mais il est difficile d’imaginer d’où viendront les bonnes nouvelles », explique James Athey, directeur des investissements chez Abrn. Selon lui, le gaz russe restera « l’épée de Damoclès » au-dessus de l’économie européenne.
La Russie a décidé de reporter sine die le redémarrage du gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l’Europe, faisant craindre une nouvelle flambée des prix de l’énergie dans un contexte déjà fortement récessionniste.
Les enquêtes PMI sur les services, publiées lundi, ont montré une aggravation de la crise liée au renchérissement du coût de la vie et une dégradation des perspectives.
En Allemagne, les commandes à l’industrie ont enregistré une baisse plus importante que prévu en juillet, la sixième d’affilée, avec un repli de 1,1%.
L’indice ISM des services aux Etats-Unis pour le mois d’août est attendu à 14h00 GMT.
Parallèlement aux statistiques économiques, les décisions déjà annoncées par les banques centrales comme celle de la RBA en Australie qui a relevé ce mardi son principal taux directeur d’un demi-point à 2,35%, ou celles attendues de la Banque du Canada mercredi et surtout celle de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, n’incitent pas à la prise de risque.
« La BCE devrait lancer un bazooka monétaire sous la forme d’une augmentation des taux de 75 points de base. De fait, avec un inflation à un niveau record en août (…) la banque centrale doit utiliser tous les outils pour calmer la hausse des prix », prédit Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
En Europe, les secteurs de l’énergie (-2,01%) et des services aux collectivités (-0,52%) sont les seuls dans le rouge à la mi-séance, le pétrole étant rattrapé par les craintes sur la demande.
De l’autre côté du spectre, le compartiment de la distribution (+2,3%), en tête du Stoxx 600, est tiré notamment par les valeurs britanniques du secteur, un plan d’aide aux entreprises de 40 milliards de livres (46,5 milliards d’euros) étant attendu de la nouvelle Première ministre Liz Truss.
Dans les valeurs individuelles, Credit Suisse avance de 1,58% à la faveur de l’annonce de la cession de ses activités de trust, tandis que Siemens (SIX:SIEGn) Energy prend 2,86% après l’annonce de son intégration au Dax allemand.
Lufthansa (ETR:LHAG) s’octroie 1,38%, la compagnie étant sur le point de présenter une proposition salariale à ses pilotes pour éviter une aggravation du conflit social.
Côté baisse, Porsche Holding, filiale de Volkswagen (ETR:VOWG_p) (+3,4%), recule de 0,09%, après l’annonce du lancement de son projet d’introduction en Bourse.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe profitent de l’imminence d’un relèvement des taux de la BCE, les marchés monétaires évaluant la probabilité d’une hausse de trois quart de point jeudi à près de 90%. D’autres analystes estiment que cette hausse sera suivie de deux autres d’un demi-point chacun d’ici la fin de l’année.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence en zone euro, prend environ sept points de base à 1,49%.
Aux Etats-Unis, celui des Treasuries de même échéance avance de près de cinq points à 3,238%, à près de deux semaines de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).
CHANGES Le dollar américain est stable (+0,04%) face à un panier de devises de référence. Il a atteint récemment un sommet de 24 ans contre le yen à 141,56 et un plus haut de vingt ans face à l’euro à 0,98.
La monnaie unique européenne se traite mardi à 0,9928 dollar.
La livre sterling, qui a gagné en séance jusqu’à 0,6% à 1,19609 dollar, reste bien orientée à l’approche de la passation de pouvoir entre Boris Johnson et Liz Truss à la tête du gouvernement britannique.
Le dollar australien recule de 0,24% après le relèvement sans surprise de 50 points de base des taux la RBA.
PÉTROLE
Le cours pétroliers refluent après deux séances de gains, les inquiétudes sur la demande mondiale dans un contexte de risque accru de récession ayant pris le pas sur l’annonce lundi d’une baisse de la production de l’Opep+ de 100.000 barils par jour en octobre.
Le Brent cède 3,1% à 92,77 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,54% à 86,4 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)