EUR/USD reste sous pression avant une réunion de l’UE et face à une BCE hésitante
02.05.2022 12:03
Investing.com – La paire EUR/USD reste en mauvaise posture sur le Forex, et pourrait afficher une 5ème semaine consécutive de baisse ces prochains jours.
Rappelons que la paire EUR/USD avait marqué un creux vers 1.0475 la semaine dernière, au plus bas depuis janvier 2017, ce qui met en ligne de mire le creux qui avait été marqué au cours de ce mois, à 1.0340.
A court terme cependant, la zone du seuil psychologique de 1.05 pourrait offrir du soutien à l’EUR/USD.
En ce qui concerne les raisons de la baisse de l’Euro, elles reposent sur plusieurs facteurs, notamment la politique monétaire de la Fed bien plus agressive que celle de la BCE, ce qui offre un avantage décisif au Dollar.
La divergence Fed-BCE et la guerre en Ukraine font plonger l’EUR/USD
A ce propos, on notera que le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, s’est exprimé dans une interview accordée au journal espagnol El Correo ce week-end, tenant des propos légèrement hawkish qui n’ont pas convaincu le marché quant à la volonté de la BCE de resserrer rapidement sa politique
« Il n’y a aucune raison pour que » la fin des achats nets d’actifs « n’intervienne pas en juillet » a-t-il en effet déclaré.
Il a précisé que les taux d’intérêt augmenteront ensuite, ce qui pourrait se produire dans « des mois, des semaines ou des jours », n’excluant pas une hausse de taux de la BCE dès l’été.
« Juillet est possible, mais cela ne veut pas dire que c’est probable »
Soulignant « un affaiblissement significatif de la croissance », De Guindos a précisé les décisions prises par la BCE « dépendront des données et des nouvelles projections macroéconomiques de juin ».
L’euro n’a pas non plus été aidé par les données étonnamment faibles des ventes au détail en Allemagne pour le mois de mars, les premières données mensuelles complètes reflétant l’impact de la guerre en Ukraine sur la confiance des consommateurs dans la région. Les ventes au détail ont diminué de 0,1 % sur le mois et de 2,7 % sur l’année.
La paire EUR/USD a également souffert des craintes suscitées par la réunion d’urgence des ministres de l’énergie de l’UE, qui se tiendra plus tard dans la journée de lundi et qui examinera un embargo progressif sur le pétrole russe afin de punir le Kremlin pour son invasion de l’Ukraine. Cet embargo devrait rendre les approvisionnements en énergie plus onéreux, même dans un scénario de base, mais les analystes craignent qu’il ne déclenche également une interruption unilatérale des approvisionnements en gaz naturel de l’Europe, qu’il serait beaucoup plus difficile de remplacer à court terme.
Il faut aussi souligner que la guerre en Ukraine joue également un grand rôle dans le désamour pour l’Euro, alors qu’il est clair que l’Europe est bien plus exposée au conflit que ne le sont les Etats-Unis, d’un point de vue économique.
Enfin, en ce qui concerne les seuils importants à surveiller, nous avons déjà souligné plus haut que les graphiques de long terme ne permettent pas de repérer de soutien important avant 1.0340. A la hausse, un retour au-dessus de 1.0635, le creux de l’année 2020, serait la première étape vers une amélioration du profil graphique de fond de l’Euro Dollar.
