Election présidentielle au Tchad, la première au Sahel depuis la vague de putschs Par Reuters
06.05.2024 09:13
par Mahamat Ramadane et Portia Crowe
N’DJAMENA (Reuters) – Les Tchadiens sont appelés aux urnes lundi pour la première fois depuis la prise de pouvoir de la junte militaire, en 2021, pour ce qui constitue la première élection présidentielle dans la région du Sahel depuis une vague de coups d’Etat.
Aux yeux des analystes, Mahamat Idriss Déby, qui s’est installé au pouvoir en avril 2021 lorsque son père, le président Idriss Déby, a été assassiné par des rebelles, est le favori du scrutin. Toutefois son principal rival, Succès Masra, a attiré des foules plus importantes qu’attendu lors de la campagne.
L’élection se tient alors que les Etats-Unis ont annoncé fin avril le retrait temporaire d’une partie de leurs troupes déployées au Tchad, que les puissances occidentales considèrent comme un allié important face à l’influence grandissante de la Russie dans la région et face à l’insurrection de groupes djihadistes.
Quelque 8,5 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales. Les soldats ont commencé à voter dimanche.
Des résultats provisoires sont attendus d’ici le 21 mai, et les résultats définitifs, début juin. Un second tour sera organisé le 22 juin si aucun des candidats n’obtient plus de 50% des suffrages.
Mahamat Idriss Déby, qui entretient des liens de proximité avec la France, ancienne puissance coloniale et allié de longue date du Tchad, a promis de renforcer la sécurité et la règle de droit ainsi que d’accroître la production d’énergie.
Le Tchad est le dernier pays du Sahel où Paris dispose d’une présence militaire significative, alors que le Mali et le Niger, notamment, ont demandé le départ des troupes françaises.
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Outre Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre Succès Masra, l’ancien chef du gouvernement Albert Pahimi Padacké et sept autres candidats sont en lice. Albert Pahimi Padacké a accusé Succès Masra de collaborer avec le président sortant.
Certains membres de l’opposition et de la société civile ont appelé à un boycott de l’élection, disant s’inquiéter d’une possible fraude, ce qui a alimenté les craintes de violences politiques.
(Reportage Mahamat Ramadane; version française Jean Terzian)