Egypte: Une sœur d’Alaa Abd el-Fattah dit avoir fait appel au président
12.11.2022 16:48
© Reuters. Photo d’archives de l’opposant égypto-britannique Alaa Abd el-Fattah. /Photo obtenue le 8 novembre 2022/REUTERS/Omar Robert Hamilton
CHARM EL-CHEIKH, Égypte (Reuters) – Une sœur de l’opposant égypto-britannique Alaa Abd el-Fattah, en grève de la faim en détention, a déclaré avoir demandé directement au président égyptien une amnistie pour son frère, dont l’action de protestation plane sur le sommet mondial sur le climat organisé en Égypte cette semaine.
Mona Seif a réitéré la demande de clémence qu’elle avait formulée en juin et l’a accompagnée d’un appel personnel au président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, a-t-elle déclaré dans un message publié sur une plate-forme de médias sociaux vendredi soir.
Vendredi, Abdel Fattah al-Sisi a rencontré le président américain Joe Biden lors de la COP 27, un sommet sur le climat organisé dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Sans nommer Abd el-Fattah, la Maison Blanche a indiqué que Joe Biden avait évoqué les droits de l’homme au cours de leur entretien.
Le président égyptien a déclaré avoir dit à son homologue américain que l’Égypte avait lancé une stratégie nationale pour les droits de l’homme et un dialogue national.
Abd el-Fattah, militant et blogueur de premier plan, a été condamné en décembre 2021 à cinq ans de prison pour diffusion de fausses nouvelles et a entamé le 2 avril une grève de la faim afin de protester contre son emprisonnement et ses conditions de détention. Il a déclaré qu’il cesserait de boire de l’eau dimanche, pour coïncider avec l’ouverture des négociations sur le climat.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et d’autres dirigeants européens ont déclaré avoir évoqué son cas lors de leur participation au sommet.
La mère d’Abd el-Fattah, qui s’est rendue quotidiennement à la prison située au nord-ouest du Caire où il est détenu, n’a pas reçu de nouvelles de son fils mais a déclaré que des responsables de la prison lui avaient dit jeudi qu’une intervention médicale avait été effectuée pour sa santé.
Son avocat Khaled Ali s’est rendu à la prison jeudi après avoir reçu une rare autorisation de visite du procureur général, mais il a déclaré que l’accès lui avait été refusé au motif que son permis était daté de mercredi.
Abd el-Fattah s’est fait connaître lors du soulèvement de 2011 en Égypte avant d’être entraîné dans une vaste campagne de répression de la dissidence politique après que Sisi, alors chef de l’armée, a dirigé en 2013 l’éviction du premier président démocratiquement élu d’Égypte, Mohamed Mursi.
Les groupes de défense des droits affirment que des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis lors, y compris des islamistes, des gauchistes et des libéraux. Sisi et ses partisans affirment que la sécurité et la stabilité du pays sont primordiales.
(Reportage Dominic Evans, version française Benjamin Mallet)