Damas a accepté que l’Onu étende son aide humanitaire via la Turquie
14.02.2023 09:00
© Reuters. Photo du président syrien Bachar al Assad lors d’une rencontre avec le directeur de l’aide humanitaire de l’Onu, Martin Griffiths. /Photo prise le 13 février, 2023 à Damas, Syrie/REUTERS/Syrian Presidency
par Michelle Nichols
NATIONS UNIES (Reuters) – Le président syrien Bachar al Assad a accepté d’autoriser les Nations unies à livrer des aides dans le nord-ouest de la Syrie, contrôlée par l’opposition, via deux points de passage frontaliers depuis la Turquie, pour une durée de trois mois, a déclaré lundi le secrétaire général de l’Onu.
Antonio Guterres a effectué cette annonce via un communiqué diffusé à la suite d’une rencontre entre le directeur de l’aide humanitaire de l’Onu, Martin Griffiths, et Bachar al Assad dans la capitale syrienne Damas plus tôt dans la journée.
Des diplomates avaient indiqué plus tôt à Reuters que Martin Griffiths avait informé le Conseil de sécurité de l’Onu de la décision du président syrien lors d’une réunion à huis clos.
Avec ce feu vert de Bachar al Assad, les livraisons d’aides humanitaires de l’Onu dans le nord-ouest de la Syrie vont désormais être effectuées via trois points de passage depuis la Turquie, une semaine après les séismes qui ont fait plus de 37.000 morts dans les deux pays.
Une mission onusienne est déjà en place depuis 2014 pour venir en aide à des millions de personnes dans le besoin dans le nord-ouest de la Syrie via un point frontalier en Turquie, à la suite d’une résolution en ce sens votée par le Conseil de sécurité et prolongée depuis lors à plusieurs reprises.
Avant l’accord annoncé ce lundi, le régime de Damas s’était toujours opposé aux opérations humanitaires transfrontalières, les dénonçant comme une violation de sa souveraineté et réclamant davantage d’aides le long des lignes de front de la guerre civile qui fait rage depuis douze ans.
Le directeur du principal groupe de secouristes dirigé par l’opposition syrienne a fustigé la décision de l’Onu de laisser Bachar al Assad avoir son mot à dire dans la livraison d’aide humanitaire dans le nord-ouest du pays.
Décrivant cette décision comme « choquante », Raed al Saleh a déclaré à Reuters qu’elle offrait « gratuitement des gains politiques » au président syrien.
(Reportage Michelle Nichols, avec Suleiman al-Khalidi à Amman; version française Jean Terzian)