Crédit Suisse « trop gros pour être sauvé » selon Roubini, potentiel « moment Lehman »
16.03.2023 11:20
Investing.com – S’assurant de mériter son surnom de « Dr Doom », le célèbre économiste Nouriel Roubini, qui avait correctement prédit la crise financière de 2008, a estimé hier que le Credit Suisse , dont les difficultés ont fait paniquer les marchés hier, pourrait être trop gros pour être sauvé.
« Le problème est que le Credit Suisse, selon certaines normes, pourrait être trop grand pour faire faillite, mais aussi trop grand pour être sauvé » (too big to fail, but also too big to be saved), a déclaré M. Roubini, s’exprimant sur Bloomberg TV.
« On ne sait même pas quelles sont leurs diverses pertes non réalisées sur les titres et autres actifs », a ajouté l’économiste, qui pense aussi qu’ « il n’est pas certain que les régulateurs de la banque aient les ressources nécessaires pour organiser un sauvetage ».
Rappelons que ces déclarations interviennent alors qu’aux États-Unis, trois banques régionales américaines ont fait faillite ces dernières semaines, Silvergate Capital Corp (NYSE:), Silicon Valley Bank, et Signature Bank.
Les régulateurs fédéraux ont promis d’indemniser les clients, même si leurs dépôts dépassaient le niveau de 250 000 dollars assuré par la Federal Deposit Insurance Corp pour rassurer les marchés, mais l’effet est resté limité.
Le Credit Suisse, dont le principal investisseur, la banque nationale saoudienne, a exclu d’augmenter sa participation dans la banque, risque également la faillite, selon M. Roubini.
« La question est de savoir s’ils obtiennent le capital ou non », a déclaré M. Roubini. « Sinon, de mauvaises choses peuvent se produire » a-t-il ajouté.
Le célèbre économiste a également qualifié la crise du Credit Suisse de potentiel « moment Lehman » pour les marchés européens et mondiaux.
À noter cependant que le Crédit Suisse (SIX:) aurait obtenu une ligne de crédit de 50 milliards de Francs Suisses auprès de la BNS. Reste à savoir si ce capital sera suffisant pour éviter les « mauvaises choses » craintes par Roubini.