Coupe du monde: Les joueurs iraniens s’abstiennent de chanter leur hymne national
21.11.2022 16:52
© Reuters. Football – Coupe du Monde FIFA Qatar 2022 (Groupe B) Angleterre contre Iran, au Khalifa International Stadium, Doha, Qatar. /Photo prise le 21 novembre 2022 2022/REUTERS/Marko Djurica
DOHA (Reuters) – Les joueurs de l’équipe iranienne de football se sont abstenus lundi de chanter leur hymne national lors du coup d’envoi de leur premier match de la Coupe du monde contre l’Angleterre à Doha, au Qatar, dans une apparente démonstration de soutien aux manifestations qui secouent le pays depuis septembre.
L’Iran est traversé par un vaste mouvement de protestation depuis la mort, le 16 septembre dernier, de la jeune kurde Mahsa Amini, arrêtée à Téhéran par la police des moeurs pour avoir enfreint le code vestimentaire sur le port du voile en public.
Le mouvement est considéré comme l’un des défis les plus importants lancés au pouvoir théocratique de Téhéran depuis la révolution islamique de 1979.
La télévision d’État a censuré, lors de sa retransmission en direct, les images des joueurs alignés avant le match alors que l’hymne était joué.
L’équipe nationale a cependant perdu des supporteurs dans son pays, beaucoup d’Iraniens l’accusant de se ranger du côté de la répression menée par l’État contre les manifestants, y compris les femmes et les enfants.
L’équipe de football, historiquement une grande source de fierté nationale, a attiré les regards en Iran à l’approche de la Coupe du monde, dans l’espoir que les joueurs pourraient utiliser l’événement comme une plateforme pour montrer leur solidarité avec les manifestants.
Le capitaine Ehsan Hajsafi, qui joue en Grèce, est le premier membre de l’équipe iranienne à s’exprimer depuis le lancement de la Coupe du monde sur la situation dans son pays. « Nous sommes avec eux. Et nous les soutenons. Et nous avons de la sympathie pour eux », a-t-il dit à la veille du premier match de l’Iran.
(Reportage Martin Petty, rédigé par William Maclean ; Version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)