Chaleur, sécheresse, ouragans… Tel sera le prix d’El Niño
23.08.2023 15:41
© Reuters
Investing.com – La hausse des prix de certains produits de base, qui se fait déjà sentir non seulement sur les marchés financiers mais aussi dans la poche du consommateur final, se prépare depuis longtemps.
C’est ce que prévient Ben Laidler, stratège des marchés mondiaux chez eToro. Il explique que le phénomène météorologique connu sous le nom d' »El Niño » aura de nombreux effets, qui viendront s’ajouter aux tendances actuelles du changement climatique. « Il entraînera de nouvelles perturbations dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie, favorisera les phénomènes météorologiques extrêmes et est déjà accusé de tous les maux, des restrictions commerciales dans le canal de Panama à une saison des ouragans dans l’Atlantique plus sévère que prévu », explique M. Laidler.
MÉTÉO : « Le monde est potentiellement confronté à l’un des phénomènes météorologiques El Niño les plus puissants de l’histoire. Les effets seront nombreux et globaux, et viendront s’ajouter aux tendances actuelles du changement climatique. Il entraînera de nouvelles perturbations dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie, favorisera les phénomènes météorologiques extrêmes et est déjà accusé de tous les maux, des restrictions commerciales dans le canal de Panama à une saison des ouragans dans l’Atlantique plus sévère que prévu », explique M. Laidler.
El Niño devrait durer jusqu’à l’année prochaine, avec un pic hivernal typique entre novembre et janvier, et deux tiers de chances de devenir un phénomène historiquement « fort ». Il s’agit d’un phénomène rare (voir graphique), qui ne s’est produit que quatre fois au cours des 75 dernières années. La dernière fois, c’était en 2015, l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec des perturbations météorologiques généralisées », ajoute-t-il.
SECHERESSE : Selon M. Laidler, « El Niño est accusé d’avoir contribué à la deuxième pire sécheresse de l’histoire du Panama. La situation a déjà restreint la navigation dans le canal de 80 km qui relie les océans Pacifique et Atlantique, une artère clé qui permet de réduire les coûts pour 90 % du commerce maritime mondial.
« Les restrictions imposées au canal retardent les cargaisons et font grimper les taux de fret. Les taux de fret des conteneurs entre Shanghai et New York ont augmenté de 40 % par rapport à leur niveau le plus bas de juin, pour atteindre 3 500 $/40 pieds. L’année dernière, 14 000 navires ont transité par le canal, transportant 290 millions de tonnes de marchandises et payant 3 milliards de dollars de droits de douane », précise l’expert.
HURRICANES : « L’imprévisibilité d’El Niño affecte également la saison des ouragans dans l’Atlantique. Cette menace annuelle pour les marchés américains de l’essence, du GNL et de l’assurance est généralement moins active les années El Niño, mais ce n’est pas le cas. Le Centre américain de prévision du climat vient de doubler la probabilité d’une saison des ouragans supérieure à la moyenne, la faisant passer à 60 %, avec deux à cinq ouragans majeurs prévus. La « saison » dure six mois, jusqu’au 30 novembre, et entre maintenant dans son pic traditionnel de deux mois », conclut M. Laidler.