CFM confronté à des retards de production de moteurs d’avion
24.05.2022 00:39
Un moteur LEAP de CFM International est vu dans le hangar d’Air France à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Le fabricant de moteurs d’avion CFM International, coentreprise de Safran et General Electric, est confronté à des retards de production d
par Tim Hepher, David Shepardson et Eric M. Johnson
(Reuters) – Le fabricant de moteurs d’avion CFM International, coentreprise de Safran (EPA:SAF) et General Electric (NYSE:GE), est confronté à des retards de production de six à huit semaines en raison de problèmes dans sa chaîne d’approvisionnement et d’un récent conflit salarial en France, a-t-on appris de trois sources proches du dossier.
CFM prévoit de combler la majeure partie de ce retard d’ici le début du quatrième trimestre, ont ajouté les sources.
Les moteurs de CFM équipent notamment tous les 737 MAX de Boeing (NYSE:BA) et environ la moitié des A320neo d’Airbus (EPA:AIR).
Certains clients d’Airbus ont déjà été prévenus que les livraisons d’avions, déjà partiellement ralenties par la congestion d’usines européennes, pourraient être davantage retardées par les problèmes de CFM, ont dit les sources.
Deux des sources ont déclaré que l’envoi des moteurs était aussi retardé pour Boeing sans que cela affecte pour l’instant les livraisons d’appareils de l’avionneur américain, dont le rythme de production est déjà ralenti le temps d’écouler les avions gardés en réserve lors de ce récents problèmes liés à la sécurité.
« Nous travaillons assidûment avec nos fournisseurs pour atténuer les contraintes sur la chaîne d’approvisionnement et nous nous coordonnons étroitement avec nos partenaires de cellules pour accélérer les livraisons et répondre à la demande des clients », a dit un porte-parole de CFM en réponse à une question de Reuters.
Un porte-parole d’Airbus a dit n’avoir rien à ajouter aux récentes déclarations relatives à la chaîne d’approvisionnement effectuées lors de la présentation des derniers résultats trimestriels du groupe européen.
Guillaume Faury, son président exécutif, a déclaré le 4 mai aux analystes qu’il voyait « beaucoup de défis » à court terme dans la chaîne d’approvisionnement mais qu’il était suffisamment rassuré sur le moyen et le long termes pour confirmer la hausse prévue des cadences de production.
Un porte-parole de Boeing a refusé de s’exprimer sur le sujet.
Deux des sources ont dit que les retards de CFM étaient essentiellement liés aux goulets d’étranglement avec les fournisseurs et qu’ils avaient été aggravés par de récents ralentissements ou arrêts de travail chez Safran en France autour des salaires. Une troisième source a cependant déclaré que ce deuxième facteur n’était pas décisif.
Safran a accordé fin 2021 une augmentation de 3% à ses salariés mais les syndicats la jugeaient insuffisante face à l’inflation. La direction a accepté une augmentation supplémentaire de 1% en moyenne, selon les syndicats.
CFM n’est pas la seule entreprise du secteur aéronautique confrontée à des problèmes avec sa chaîne d’approvisionnement.
Raytheon Technologies, dont les moteurs Pratt & Whitney équipent aussi des A320neo d’Airbus, a ainsi fait état le 26 avril de contraintes en la matière pour l’ensemble de son activité.
(Reportage Tim Hepher à Paris, David Shepardson à Washington et Eric M. Johnson à Seattle, version française Bertrand Boucey)