Cambodge-Une figure de l’opposition condamnée à 27 ans de détention pour trahison
03.03.2023 11:00
© Reuters. L’ancien dirigeant du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), Kem Sokha, arrive au tribunal municipal de Phnom Penh pour l’audience du verdict dans son affaire de trahison, où il a été condamné à 27 ans de détention en résidence surveillée
PHNOM PENH (Reuters) – Le politicien Kem Sokha, figure de l’opposition au Cambodge, a été condamné vendredi à une peine de 27 ans de détention en résidence surveillée après avoir été reconnu coupable de trahison, une affaire dont les Etats-Unis ont dénoncé les motivations politiques.
Le juge Koy Sao a par ailleurs annoncé lors d’une audience dans un tribunal de la capitale Phnom Penh que Kem Sokha était désormais inéligible et ne pourrait pas non plus voter lors d’élections.
Chef de file du désormais dissout Parti de secours national, Kem Sokha fut arrêté en 2017 pour des accusations de complot avec les Etats-Unis destiné à chasser du pouvoir le Premier ministre Hun Sen, qui dirige le pays depuis près de quatre décennies.
Kem Sokha nie les accusations le visant, que Washington a décrit par le passé comme des « théories complotistes fabriquées ». Après le verdict, son avocat a annoncé qu’un appel allait être interjeté.
Le Parti de secours national a été banni des élections de 2018 remportées par le Parti du peuple de Hun Sen, puis a été décimé alors que nombre de ses membres ont été arrêtés ou ont fui le pays, dans ce que des activistes ont dénoncé comme une répression destinée à garantir l’hégémonie du Parti du peuple.
Alors que des élections sont prévues en juillet prochain, l’opposition a formé l’an dernier le Parti de la bougie, composé majoritairement d’ex-membres du Parti de secours national.
L’autocrate Hun Sen a lancé aussi ces dernières années une répression contre les organes de presse critiques à son égard et contre les mouvements civils. Il a ordonné le mois dernier la fermeture de l’un des derniers médias encore indépendants du pays.
(Rédaction de Reuters; version française Jean Terzian)