Aucun pays n’a demandé le feu vert de Berlin pour l’envoi de chars-source
19.01.2023 20:00
© Reuters. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy (milieu) accueille le président polonais Andrzej Duda (droite) et le président lituanien Gitanas Nauseda, à Lviv, en Ukraine. /Photo prise le 11 janvier 2023/REUTERS/Service de presse présidentiel ukrainien
BERLIN (Reuters) – L’Allemagne n’a pour l’heure reçu aucune demande formelle de la part d’un quelconque pays pour une autorisation à livrer à l’Ukraine des chars de fabrication allemande Leopard, a déclaré jeudi une source gouvernementale à Berlin, alors que des pays européens ont exprimé publiquement ce souhait.
Berlin fait l’objet de pressions croissantes de ses alliés occidentaux pour doter l’Ukraine de chars Leopard afin de faire face à l’offensive de la Russie, lancée il y a plus de onze mois.
Alors qu’une réunion entre alliés est prévue vendredi sur la base aérienne de l’armée américaine à Ramstein en Allemagne, le gouvernement allemand a indiqué qu’il donnerait seulement son feu vert à l’envoi en Ukraine de ses chars Leopard si les Etats-Unis livraient leurs chars Abrams à Kyiv.
Des représentants américains ont déclaré jeudi que le ministre de la Défense, Lloyd Austin, allait faire pression sur son homologue allemand Boris Pistorius, entré en fonction cette semaine, sur cette question.
L’Ukraine, par la voix de son président Volodimir Zelensky, multiplie les appels à ses alliés occidentaux pour qu’ils accélèrent les livraisons d’armes et lui fournissent des chars de combat.
Varsovie et Londres, notamment, ont exhorté Berlin à donner son feu vert pour la livraison de chars Leopard.
Le Premier ministre polonais a exprimé jeudi son « pessimisme modéré » à propos d’une décision favorable de l’Allemagne. « Je suis modérément sceptique, modérément pessimiste parce que les Allemands se défendent de la même manière que le diable se protège de l’eau bénite », a dit Mateusz Morawiecki devant des journalistes.
(Reportage Andreas Rinke à Berlin, avec Alan Charlish et Agnieszka Pikulicka-Wilczewska à Varsovie; version française Jean Terzian, édité par Kate Entringer)