Au moins 21 morts dans l’immeuble de Dnipro détruit par un missile
15.01.2023 12:47
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© Reuters. Le personnel d’urgence évacue une femme sur le site où un immeuble d’habitation a été fortement endommagé par un tir de missile russe, dans le cadre de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, à Dnipro, en Ukraine. /Photo prise le 15 janvier 2023/RE
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par Herbert Villarraga
DNIPRO, Ukraine (Reuters) – Le bilan d’une frappe de missile russe contre un immeuble de Dnipro, samedi dans le centre de l’Ukraine, s’est alourdi à 21 morts dimanche matin alors que les secours s’emploient toujours à retrouver des survivants, ont annoncé les autorités locales.
Cette frappe est survenue pendant une vague d’attaques aériennes russes contre des infrastructures stratégiques à travers le pays.
Trente-huit personnes ont été secourues mais au moins 35 autres restent introuvables et un nombre indéterminé de résidents restent piégés sous les gravats, a déclaré le chef du conseil régional, Mykola Loukachouk, sur la messagerie Telegram.
L’attaque a fait également 73 blessés, dont 40 personnes hospitalisées, quatre en soins intensifs, a dit le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznitchenko.
L’attaque a, selon ce dernier, détruit 72 appartements et en a endommagé plus de 230.
Les secours ont passé la nuit à chercher des survivants, des sauveteurs ont dit avoir entendu des cris et des appels à l’aide provenant des décombres. « Deux pièces au deuxième étage sont pratiquement intactes mais ensevelies », a déclaré Oleg Kouchnirouk, directeur adjoint de la branche régionale des secours d’urgence, à la télévision ukrainienne.
L’état-major de l’armée ukrainienne a déclaré dimanche que la Russie avait tiré la veille 57 missiles et mené 69 attaques au lance-roquettes multiples, ajoutant que 26 projectiles avaient été interceptés.
Une porte-parole du commandement Sud a déclaré à la télévision locale que la Russie n’avait tiré samedi que la moitié des missiles de croisière qu’elle a déployés sur la mer Noire. « Cela montre qu’ils préparent encore quelque chose », a dit la porte-parole, Natalia Houmeniuk.
L’ALLEMAGNE SOUS PRESSION
Des infrastructures stratégiques ont été touchées, à Kyiv notamment, et les autorités ont prévenu qu’il y aurait des restrictions d’électricité dans la capitale et d’autres régions du pays dans les jours à venir.
La Russie, qui a envahi l’Ukraine en février dernier, pilonne régulièrement depuis le mois d’octobre les installations énergétiques du pays, provoquant des pénuries d’électricité, de chauffage et d’eau potable.
Dans son message vidéo nocturne quotidien, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a lancé un nouvel appel aux alliés occidentaux de Kyiv pour qu’ils fournissent davantage d’armes à son pays.
Les ministres de la Défense des alliés de l’Ukraine doivent se retrouver vendredi sur la base de Ramstein, en Allemagne, pour détailler et coordonner l’envoi de nouveaux équipements militaires.
La France a déjà annoncé le 4 janvier la fourniture à l’Ukraine de chars de combats légers AMX-10 RC, et le Royaume-Uni a confirmé samedi la livraison prochaine à Kyiv de 14 chars lourds Challenger 2.
L’Allemagne est désormais pressée par ses partenaires et l’Ukraine d’autoriser la réexportation de chars d’assaut Leopard 2 vers l’Ukraine, promis notamment par la Pologne à Kyiv, dans le cadre d’une coalition internationale.
Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a déclaré jeudi que Berlin n’irait pas à l’encontre de la volonté des pays souhaitant livrer des Leopard à l’Ukraine. Le chancelier Olaf Scholz ne s’est pas encore prononcé sur la question.
Moscou avertit de son côté que la fourniture de chars lourds à l’Ukraine marquerait une nouvelle escalade dangereuse du conflit.
(Avec la contribution de Lidia Kelly, version française Jean-Stéphane Brosse)