Arménie: Arrestation de manifestants qui réclamaient la démission du Premier ministre
05.05.2022 17:40
La police a arrêté jeudi des dizaines de manifestants qui ont défilé et bloqué des rues à Erevan, la capitale de l’Arménie, pour demander la démission du Premier ministre Nikol Pachinian, critiqué pour sa gestion de la crise du Haut-Karabakh. /Ph
TBILISSI (Reuters) – La police a arrêté jeudi des dizaines de manifestants qui ont défilé et bloqué des rues à Erevan, la capitale de l’Arménie, pour demander la démission du Premier ministre Nikol Pachinian, critiqué pour sa gestion de la crise du Haut-Karabakh.
Sur des images de télévision, on peut voir les forces de l’ordre empoigner des manifestants et les pousser dans des fourgons. La police a fait état de 49 arrestations à la mi-journée.
L’Arménie est depuis dimanche le théâtre de manifestations à l’initiative de l’opposition, qui accuse Nikol Pachinian de vouloir brader le Haut-Karabakh, province autoproclamée indépendante du Caucase du Sud que se disputent Erevan et l’Azerbaïdjan depuis trente ans.
Nikol Pachinian est vivement critiqué pour avoir accepté un cessez-le-feu négocié par la Russie à la suite d’une guerre de six semaines en 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui a tourné à l’avantage de Bakou.
En avril dernier, il a provoqué la colère de l’opposition en déclarant que la communauté internationale exhortait l’Arménie à « réduire ses exigences » en ce qui concerne le statut du Haut-Karabakh.
L’Azerbaïdjan a déclaré le mois dernier qu’elle était prête à négocier un traité de paix avec l’Arménie, mais qu’Erevan devait renoncer à toute revendication sur son territoire.
Nikol Pachinian, qui dit avoir accepté le cessez-le-feu de 2020 pour éviter de nouvelles pertes, a insisté sur le fait qu’il ne signerait aucun accord de paix avec l’Azerbaïdjan sans consulter les Arméniens du Haut-Karabakh.
La Russie est un proche allié de l’Arménie. Interrogé sur la position de Moscou concernant les manifestations, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il s’agissait d’une question interne à l’Arménie.
(Reportage Reuters, version française Lou Phily)