Altice France étudie la possible vente d’actifs pour réduire sa dette
08.08.2023 16:55
© Reuters. Patrick Drahi, fondateur du groupe Altice. /Photo prise le 9 octobre 2018/REUTERS/Philippe Wojazer
par Mathieu Rosemain
PARIS (Reuters) – Patrick Drahi s’est engagé mardi à réduire les dettes d’Altice (AS:) France, qui détient l’opérateur télécoms SFR (EPA:), en cédant des actifs d’ici un an.
Le fondateur du groupe est sous pression depuis l’arrestation de son bras droit Armando Pereira au Portugal dans une affaire de corruption présumée, qui ébranle l’empire du milliardaire franco-israélien et soulève des interrogations sur sa capacité à rembourser ses dettes.
L’homme d’affaires s’efforce de restaurer la confiance des créanciers dans la fiabilité financière de ses sociétés, dont la dette combinée s’élève à 60 milliards de dollars.
La baisse du chiffre d’affaires et de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) d’Altice France au deuxième trimestre a aggravé les inquiétudes, la dette nette de cette entité atteignant près de 24 milliards d’euros, contre 23,6 milliards fin mars.
A fin juin, le ratio d’endettement net d’Altice France représentait 6,3 fois son Ebitda annuel.
Des actifs seront vendus au sein d’Altice France ou en dehors de la France pour rembourser la dette, a déclaré Patrick Drahi aux investisseurs lors d’une conférence téléphonique.
« L’objectif est de lever, d’une manière ou d’une autre, trois milliards d’euros de fonds propres, plus ou moins », a-t-il dit. « Nous avons beaucoup d’options: premièrement, la cession d’actifs, deuxièmement, beaucoup de gens nous appellent pour devenir nos partenaires et troisièmement, apporter des liquidités de nos autres activités. »
Des discussions sont en cours pour la vente potentielle des centres de données d’Altice France, a déclaré Dennis Okhuijsen, conseiller senior du groupe français, ajoutant qu’il était confiant dans la possibilité de donner des informations sur les ventes potentielles à l’occasion des résultats du troisième trimestre.
Le groupe s’est engagé dans la présentation de ses comptes du deuxième trimestre à faire « tout ce qu’il faut » pour réduire son endettement.
Son Ebitda a reculé à 1,02 milliard d’euros entre avril et juin contre 1,08 milliard d’euros un an plus tôt.
Le chiffre d’affaires total sur la période a reculé de 2,6% pour atteindre 2,77 milliards d’euros.
(Mathieu Rosemain et Ingrid Melander, version française Zhifan Liu et Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)