Affaire de la sex-tape : condamné à un an de prison avec sursis, Karim Benzema renonce à son appel
04.06.2022 14:00
L'affaire de la sex-tape touche à sa fin, six ans et demi après les faits : Karim Benzema a renoncé à son appel dans le procès qui l'oppose à son ancien coéquipier Mathieu Valbuena, entérinant sa condamnation à un an de prison avec sursis.
Condamné en novembre 2021 à un an de prison avec sursis et à 75 000 euros d’amende en première instance par le tribunal correctionnel de Versailles pour complicité de tentative de chantage, Karim Benzema s’est finalement désisté de son appel, comme l’a indiqué, dans la nuit du 3 au 4 juin, son avocat Hugues Vigier à l’AFP, confirmant une information du site Actu78.
Le conseil du footballeur avait précédemment assuré au quotidien L’Equipe que «ce désistement entérin[ait] une décision de condamnation et apparemment de culpabilité». «C’est une vérité judiciaire. Mais ce n’est pas la réalité», avait encore commenté le nouvel avocat saisi par le joueur depuis mars auprès du quotidien sportif.
Karim Benzema était le seul des cinq condamnés pour tentative de chantage ou complicité à avoir fait appel de sa sanction pénale. Il devait être rejugé les 30 juin et 1er juillet devant la 9e chambre de la cour d’appel de Versailles, et son ancien avocat, Antoine Vey, avait précisé que Karim Benzema viendrait s’expliquer en personne lors de ce nouveau procès.
Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Versailles avait estimé que le footballeur s’était «personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage». L’attaquant n’a fait preuve «d’aucune bienveillance à l’égard de Mathieu Valbuena, bien au contraire» et a agi «avec une certaine excitation, voire une certaine jubilation», avait ajouté son président.
Epilogue d’une affaire de six ans et demi
Ce renoncement met un terme à l’une des affaires extra-sportives les plus médiatisées des dernières années. Six ans et demi se sont écoulés depuis les faits, survenus en plein rassemblement de l’équipe de France au centre d’entraînement de Clairefontaine (Yvelines) en octobre 2015, lorsque Karim Benzema échange avec son coéquipier au sujet d’une vidéo compromettante.
L’affaire se sera étirée jusqu’au procès tenu à Versailles à l’automne 2021, en présence de Valbuena mais en l’absence de Benzema, retenu selon ses conseils par son emploi du temps chargé au Real Madrid. Le retentissement de ce dossier aura stoppé net l’essor de l’international français, resté éloigné des Bleus pendant plus de cinq ans avant de faire un retour surprise dans l’équipe de Didier Deschamps avant l’Euro en 2021. Karim Benzema, qui a toujours clamé son innocence, fait désormais partie des cadres indiscutables de la sélection tricolore qui remet en jeu son titre de championne du monde en novembre au Qatar.
A plusieurs reprises, l’attaquant français avait fait état de son souhait de voir cette page judiciaire se tourner au plus vite. A l’annonce des dates de son procès pour «complicité de tentative de chantage», le joueur avait ainsi réagi sur Instagram : «Voilà enfin vamonos (on y va, en espagnol), que la mascarade s’éteigne pour toujours.»
L’annonce de ce renoncement est survenue quelques heures après un match des Bleus, perdu 2-1 face au Danemark à Saint-Denis, avec un Benzema buteur. Le natif de Lyon, récent vainqueur de sa 5e Ligue des champions, est le grand favori pour le Ballon d’Or 2022, récompense individuelle suprême dans le football professionnel.
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