À Wall Street, le S&P-500 en « bear market », la Fed rend le marché nerveux
13.06.2022 17:24
La Bourse de New York a ouvert en forte baisse lundi. Quelques minutes après le début des échanges, l’indice Dow Jones perd 2,04%, le Standard & Poor’s 500 recule de 2,65% et le Nasdaq Composite cède 3,11%. /Photo d’archives/REUTERS/Carlo Allegri
(Reuters) – La Bourse de New York a ouvert en forte baisse lundi après une nouvelle inversion de la courbe des rendements obligataires, dernière illustration en date de la crainte de nombreux investisseurs de voir la Réserve fédérale relever trop rapidement les taux d’intérêt et favoriser une récession.
Quelques minutes après le début des échanges, l’indice Dow Jones perd 641,44 points, soit 2,04%, à 30.751,35, le Standard & Poor’s 500 recule de 2,65% à 3.797,36 et le Nasdaq Composite cède 3,11% à 10.987,50.
Le S&P-500 porte ainsi à plus de 20% sa baisse par rapport à son pic de clôture du 3 janvier (4.796,56 points), ce qui correspond à la définition d’un marché baissier (« bear market »), une configuration redoutée par le marché.
L’indice de volatilité du CBOE, baromètre très suivi de la nervosité des investisseurs, dépasse 32 points, au plus haut depuis le 20 mai.
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor à deux ans est en hausse de 16 points de base à 3,2077% et le dix ans de près de 12 points à 3,2742%.
La portion de la courbe des rendements séparant ces deux échéances s’est brièvement inversée en début de journée, confirmant qu’une partie des investisseurs craignent une récession dans les mois à venir en raison de la remontée rapide des taux directeurs de la Réserve fédérale.
Celle-ci devrait, selon le consensus, annoncer mercredi un relèvement d’un demi-point de son principal taux directeur mais après les chiffres plus élevés qu’attendu de l’inflation en mai, un nombre croissant d’investisseurs craignent de la voir opter pour une hausse de trois quarts de point.
Au total, les marchés anticipent désormais une augmentation de 175 points de base des taux d’intérêt d’ici fin septembre selon le baromètre FedWatch.
Ce contexte continue de pénaliser en premier lieu les grandes valeurs de croissance et les principales capitalisations du secteur des hautes technologies comme Apple (NASDAQ:AAPL), Alphabet (NASDAQ:GOOGL), Microsoft (NASDAQ:MSFT) et Amazon (NASDAQ:AMZN), qui cèdent entre 2,8% et 4,4%.
L’évolution des rendements obligataires pénalise aussi le secteur financier: Bank of America (NYSE:BAC) perd 2,29%, JPMorgan Chase & Co (NYSE:JPM) 1,99%, Morgan Stanley (NYSE:MS) 2,8% et Visa (NYSE:V) 3,26%.
Toutes les valeurs du Dow Jones évoluent en territoire négatif et la plus forte baisse est pour Boeing (NYSE:BA), qui recule de 5,65%.
(Rédigé par Marc Angrand)