Nucléaire: En l’absence d’accord, l’Iran laissera le dispositif de surveillance de l’AIEA éteint
25.07.2022 19:30
L’Iran ne rallumera les caméras de surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que si l’accord de 2015 sur son programme nucléaire est réactivé, a annoncé lundi le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, sel
DUBAÏ (Reuters) – L’Iran ne rallumera les caméras de surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que si l’accord de 2015 sur son programme nucléaire est réactivé, a annoncé lundi le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, selon les médias officiels iraniens.
Mohammad Eslami a ajouté que l’Iran n’accepterait pas de fournir des explications sur la présence de traces d’uranium, comme demandé par l’Agence, expliquant que le Plan d’action global commun (PAGC, ou JCPoA en anglais) négocié en 2015 démontrait que le programme de développement nucléaire de Téhéran n’avait aucune visée militaire.
« Les projets et les sites de développement à visée militaire de notre programme nucléaire ont été abandonnés en vertu des termes de l’accord (de 2015) et si (les Occidentaux) étaient sincères, ils sauraient que ces dossiers ne seront pas rouverts », ont rapporté les médias officiels iraniens, citant Mohammad Eslami.
L’Iran a annoncé en juin dernier le retrait de caméras de surveillance de l’AIEA, dont 27 d’entre elles installées dans le cadre de l’accord de 2015, après que le conseil des gouverneurs de l’Agence a adopté une résolution critiquant la coopération insuffisante de Téhéran pour fournir des explications sur la présence de traces d’uranium sur trois sites non déclarés.
« Nous ne connecterons pas de nouveau les caméras de l’AIEA tant que les autres parties ne seront pas revenues dans l’accord (de 2015) », a déclaré Mohammad Eslami.
Signé en 2015 par l’Iran et le « P5+1 » (les cinq membres du Conseil de sécurité de l’Onu – Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne – et l’Allemagne), le PAGC prévoyait des limitations sur le programme nucléaire iranien en contrepartie de la levée de sanctions internationales visant Téhéran.
Les Etats-Unis se sont retirés en mai 2018 de l’accord de Vienne sous l’impulsion de l’ancien président Donald Trump. Des discussions pour leur réintégration entamées en 2021 sont pour l’heure au point mort.
(Reportage rédaction de Dubaï; version française Camille Raynaud, édité par Sophie Louet)