L’UE devra prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes «tôt ou tard», selon Charles Michel
06.04.2022 19:40
Le président du Conseil européen a estimé devant les parlementaires de l’Union que des sanctions touchant les importations de gaz et de pétrole russes seraient «nécessaires tôt ou tard» mais Berlin exclut pour le moment de se passer du gaz russe.
«Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard», a déclaré ce 6 avril Charles Michel, le président du Conseil européen, devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.
«Aujourd’hui, nous exprimons notre indignation face à des crimes contre l’humanité, contre des civils innocents à Boutcha et dans de nombreuses autres villes. Une preuve de plus que la brutalité russe contre le peuple ukrainien n’a pas de limites», a ajouté Charles Michel.
«Ce n’est pas une opération spéciale. Ce sont des crimes de guerre», a-t-il poursuivi, ajoutant que l’Union européenne (UE) était en train d’aider au recueil de preuves, afin de «traduire les responsables en justice».
La Commission européenne avait proposé la veille aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l’UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes.
Cependant un embargo éventuel sur le pétrole (25% des achats européens) et le gaz (45% des importations de l’UE fait l’objet d’âpres discussions entre les Etats membres, Berlin ayant exprimé publiquement son opposition à cette mesure.
Ainsi, le ministre allemand des Finances Christian Lindner a reconnu en début de semaine que l’Allemagne ne pouvait pas se passer des livraisons de gaz russe «à court terme» et estimé que des sanctions contre Moscou dans ce secteur feraient plus mal à l’UE qu’à la Russie. Les pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), eux, ont déjà cessé d’importer du gaz russe depuis début avril.
Egalement présente ce 6 avril dans l’hémicycle, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, a estimé que les sanctions étaient «pertinentes» car elles touchent, selon elle, la Russie beaucoup plus durement que l’UE.
«Ces sanctions ne seront pas les dernières […] Nous avons interdit le charbon, mais nous devons maintenant nous pencher sur le pétrole», a-t-elle ajouté.
Berlin estime ne pouvoir se passer du gaz russe «à court terme»